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EXTRAIT D´UN COMMUNIQUÉ DE LA CEPAL

La Secrétaire Exécutive de la CEPAL participait à un débat de haut niveau au Sommet Mondial sur le Développement Durable qui se tenait dans le cadre de l´Assemblée Générale de l´ONU à New York.

(25 septembre 2015) "Il ne peut y avoir aucun progrès significatif dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD), approuvés aujourd'hui à l'Organisation des Nations Unies, si l'égalité des sexes est ignorée¨. Le temps de l'égalité est venu", a déclaré aujourd'hui Alicia Bárcena, Secrétaire exécutive de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL), au Sommet Mondial sur le Développement Durable qui se tenait dans le cadre de l'Assemblée Générale de l'ONU à New York.

Les 193 Etats membres de l´ONU ont adopté aujourd´hui, durant l´Assemblée Générale, l´Agenda 2030 pour le Développement Durable, en approuvant une résolution dans laquelle ils reconnaissent que le plus grand défi du monde actuel est l´éradication de la pauvreté. L'agenda propose 17 objectifs avec 169 cibles à caractère intégré et indivisible, qui englobent les domaines économique, social et environnemental.

Auparavant, le Pape François a prononcé un discours historique devant les dirigeants du monde présents, en appelant les institutions financières internationales à assurer le développement durable des pays et à éviter de les soumettre à la pression suffocante des systèmes de crédit qui, loin de promouvoir le progrès, soumet les populations à des mécanismes de pauvreté majeure, d´exclusion et de dépendance.

«Le développement durable doit inclure l'égalité des sexes de façon intégrée, sinon ce n´est ni le développement ni la durabilité», a déclaré Alicia Bárcena dans le second dialogue interactif intitulé «luttons contre les inégalités et en faveur de l'autonomisation des femmes et des filles, en ne laissant personne derrière”, tenu ce vendredi au Siège de l´ONU.

L'événement a été dirigé par les présidents de la Croatie et du Kenya, Kolinda Grabar-Kitarovic et Uhuru Kenyatta respectivement, et a été suivi par d'autres fonctionnaires, des représentants des agences des Nations Unies, les fonds et programmes des Nations Unies et la société civile.

Trois autonomies sont essentielles pour atteindre l'émancipation des femmes: physique, économique et politique, a dit Bárcena. L´autonomie économique implique des salaires égaux, des opportunités d'emploi, l´accès aux financement, au crédit et actifs. "Pour identifier les lacunes structurelles, nous devons briser le silence étatique", a-t-elle dit.

La Secrétaire Exécutive de la CEPAL a souligné que le développement des ODD - qui remplaceront désormais les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) - ont fait de grands progrès pour intégrer la perspective de genre. Elle a ajouté que la CEPAL a fait, ces dernières années, un plaidoyer pour que l'autonomisation des femmes soit au cœur de l´agenda, en vue de réaliser l'égalité et le changement structurel dans la région Amérique Latine et Caraïbes.

En ce qui concerne l'autonomie économique, la fonctionnaire internationale a rappelé que, en Amérique latine et dans la Caraïbe, une femme sur trois ne dispose pas encore de revenus propres, tandis que dans le cas des hommes, ce rapport est de un sur 10.

En outre, seulement la moitié des femmes participe au marché du travail et huit sur 10 travaillent dans des secteurs à faible productivité, alors que beaucoup d'entre elles travaillent dans des secteurs (dans les foyers) qui ne sont pas rémunérés.

Concernant l'autonomie physique, elle a indiqué que la violence et les féminicides en particulier, existent encore dans de nombreux pays de la région, malgré les efforts des gouvernements et la sensibilisation accrue du public par rapport à ce problème. Des obstacles persistent également en ce qui a trait à l'autonomie politique, ce qui empêche aux femmes d´avoir une plus grande participation dans la prise de décision.

Ces trois domaines sont abordés dans les nouveaux objectifs de développement durable (en particulier dans les ODD 1, 5 et 8). Cependant, pour que l´agenda de développement ait son plein effet, il est nécessaire de se concentrer sur des mesures concrètes pour augmenter le nombre de femmes disposant de revenus propres, afin de permettre un bon équilibre entre le travail et la vie quotidienne des hommes et des femmes, de sorte qu´ils se partagent les tâches domestiques de façon équitable, éradiquant ainsi la pauvreté temporelle et la création d'un temps égal pour tous, a souligné Bárcena.

"Les ODD sont un outil pour la réalisation d'une approche intégrée pour soutenir l'autonomisation des femmes", a souligné le Secrétaire Exécutive de la CEPAL. "L'inégalité économique ne peut être comprise sans tenir compte de la violence contre les femmes, leurs droits sexuels et reproductifs, et leur participation à la prise de décision", a-t-elle ajouté.

Pour plus d´information: http://www.cepal.org/es/articulos/2015-agenda-2030-desarrollo-sostenible...