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Port-au-Prince, le 9 mai 2017 --- Le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) honore l'infirmière sage-femme Marie Lirette Casimir pour son professionnalisme et son dévouement à sauver des vies.

Au fort de l´ouragan Matthew, dans la nuit du 3 au 4 octobre 2017, Miss Casimir, qui était de garde à l´hôpital Saint-Antoine de Jérémie (Sud´Ouest d´Haïti) a, au péril de sa vie, aidé six femmes à accoucher en toute sécurité. 

La tempête s’est renforcée autour de minuit, a raconté Miss Casimir. Des rafales de plus de 200 kilomètres par heure ont secoué l’hôpital, emportant des pans de toiture. Les pluies torrentielles ont brisé des vitres et provoqué une coupure de courant.

« J’ai dû rester à l’hôpital pour travailler. Ma conscience professionnelle ne m’aurait pas laissée partir. Je ne saurais les laisser mourir ».

Cette nuit-là, Miss Casimir a permis la naissance de six bébés à la lueur d’une torche ».

Le MSPP décerne également une plaque ¨Honneur et Mérite¨ à une autre infirmière sage-femme, Miss Marie Martine Lygie Pierre, qui se distingue par son professionnalisme dans le cadre de son travail au principal centre hospitalier de la capitale, l´HUEH (Hôpital de l´Université d´Etat d´Haïti). 

Ces distinctions ont été attribuées à l´occasion de la célébration en Haïti de la Journée Internationale des Sages-Femmes, le 5 mai, par l´Association des Infirmières Sages-Femmes d´Haïti (AISFH), le Ministère de la Santé Publique et de la Population, et l´UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la Population. 

Cet événement, ponctué par un quiz sur la profession de sage-femme et l´animation musicale du chanteur engagé Jean Jean Roosevelt, s´est déroulé en présence d´une centaine de personnes, dont des représentants du Gouvernement, des parlementaires (les députées de Savanette et de Jérémie), des représentants d´organisations internationales et de la société civile haïtienne.

Cette célébration a été l´occasion pour la Présidente de l´AISFH, Juliana Joseph, de plaider pour l´intégration des infirmières sages-femmes dans le système de santé dès la fin de leur service social.

Dr Fritz Gérald Nérette, membre du Cabinet de la Ministre de la Santé Publique, a admis l´insuffisance du nombre de sages-femmes dans les structures sanitaires du pays, soulignant que le Ministère travaille à y remédier.

L’UNFPA appuie les autorités haïtiennes pour le déploiement de 2,200 sages-femmes sur tout le territoire pour répondre de manière adéquate aux besoins de la population. L’Institut National Supérieur de Formation des Sages-Femmes (INSFSF), dont l’UNFPA est l’unique contributeur financier avec le MSPP, forme chaque année environ 100 sages-femmes professionnelles.

Les sages-femmes constituent un pilier dans la lutte pour l’amélioration de la santé maternelle et néonatale ainsi que la réduction du taux de mortalité maternelle en Haïti, qui reste le plus élevé de l’hémisphère, a rappelé la Représentante de l´UNFPA.

Selon Marielle Sander, ¨l’investissement de deux dollars per capita permettrait d’éviter 12,000 décès maternels, 74,000 décès de nouveau-nés, et 25,000 mort-nés d’ici 2036¨.

Pour sa part, l´OPS-OMS entend soutenir les sages-femmes, à travers un partage d´expériences dans les domaines notamment de la formation, la recherche, la législation, et l’humanisation des soins de l’accouchement.

Par la célébration de la Journée Internationale des Sages-femmes en Haïti,  L’AISFH, le MSPP et l’UNFPA voulaient rappeler que les femmes haïtiennes méritent des professionnelles qui sont formées spécifiquement à la santé des femmes, de sorte que celles-ci planifient mieux leur vie et aient un meilleur avenir.

Selon la Confédération Internationale des Sages-Femmes (ICM), l’accès à une sage-femme qualifiée peut contribuer à réduire et à prévenir les décès de plus de 287,000 femmes dans le monde qui meurent en couches, les handicaps maternels subis suite à des complications à la naissance et les décès de 2,7 millions de nouveau-nés au cours des 28 premiers jours de leur vie, parce que leur mère est décédée.