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À l’occasion de la Journée des Droits de l´Homme, l’ONU souligne l’importance d’éliminer les violences contre les personnes les plus vulnérables, en particulier envers les femmes, comme un impératif pour accomplir l´objectif d´Haïti de devenir un pays émergent à l´horizon 2030.

Port-au-Prince, le 10 décembre 2017 —À l’occasion de la Journée des droits de l’homme célébrée le 10 décembre, les Nations Unies reconnaissent les progrès d’Haïti pour la promotion et la protection des droits humains et encouragent les efforts pour répondre aux défis encore existants, tels que les violences et discriminations contre les catégories les plus vulnérables de la population (notamment les femmes, les enfants et les personnes qui souffrent de discrimination en raison de leur orientation ou de leur condition sexuelle).

Cette journée, célébrée sous l´égide du Haut-Commissaire aux droits de l’homme (HCDH), se déroule dans le cadre des 16 jours d´activisme contre la violence faite aux femmes et aux filles, une campagne qui invite à la réflexion sur les conséquences de la violence basée sur le genre et sur le rôle des femmes comme acteurs clés du développement durable.  « Le respect des droits humains de tous, notamment ceux des personnes les plus vulnérables, et particulièrement l´autonomisation et la matérialisation des droits des femmes, sont des impératifs pour accomplir l´ensemble des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030 et l´objectif d´Haïti de devenir un pays émergent à l´horizon 2030 », a déclaré le Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Coordonnateur Résident et Coordonnateur Humanitaire en Haïti, Dr. Mamadou Diallo.  « Nous devons défendre nos droits et ceux des autres. C’est l’affaire de chacun. Nous pouvons agir dans notre vie quotidienne pour défendre les droits qui nous protègent tous et promouvoir la fraternité de tous les êtres humains », a ajouté Dr. Diallo.

Les Nations Unies ont réitéré leur engagement d’accompagner l’État Haïtien dans l´accomplissement de ses obligations pour la mise en application des dernières recommandations des comités d’experts et de l’Expert Indépendant pour Haïti quant aux droits humains, notamment en ce qui concerne la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF), l’Examen Périodique Universel (EPU).

Les Nations Unies profitent également de cette occasion pour reconnaître le rôle crucial d’Haïti et du sénateur haïtien Émile Saint Lot, en 1948, dans l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme ; document qui est aussi à la base des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, adoptés en septembre 2015 par 193 pays, dont Haïti. « Les droits humains sont pertinents pour nous tous, tous les jours, et nous devons reconnaître le rôle crucial qu’a joué Haïti dans l´approbation et la mise en œuvre de la Déclaration Universelle des Droits de l´Homme », a souligné le Coordonnateur Résident des Nations Unies.

Le thème retenu pour la célébration de la Journée des droits de l’homme en 2017, « Défendez les droits humains », illustre que les droits de l’homme sont le fondement de sociétés pacifiques et du développement durable et ils nous protègent tous, et alors nous devons tous défendre haut et fort les droits humains.

Depuis 2016, Haïti a fait un important pas en avant par son adhésion au Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.

Néanmoins, les Nations Unies ont manifesté leur préoccupation quant à la persistance des cas de violences et de discriminations contre des catégories vulnérables de la population. 

En ce qui concerne les droits des femmes, les Nations Unies rappellent que la violence basée sur le genre affecte encore une femme sur quatre en Haïti et réitèrent leur soutien aux efforts de mise en application du Plan National d’Égalité Femmes-Hommes et du Plan National de Lutte contre la violence faite aux Femmes 2017-2027. Ainsi, la famille des Nations Unies encourage les institutions nationales, au niveau des trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaires, à prendre des mesures afin de garantir les droits des femmes, à tous les niveaux. Ceci afin de prévenir les violences fondées sur le genre, tout en garantissant la protection des femmes affectées et les procédures judiciaires contre les auteurs.

Par ailleurs, la famille des Nations Unies en Haïti réitère son appel à prendre des mesures pour remédier à la situation des personnes en détention provisoire parfois depuis de nombreuses années, ainsi que ceux détenus dans des conditions cruelles, inhumaines et dégradantes. Le taux d’occupation de l’espace disponible pour les prisonniers dans l’ensemble des prisons du pays est de 643 % et l’espace moyen disponible par détenu est réduit à 0,7 mètre carré par personne.

Également, le système des Nations Unies en Haïti encourage l’État à prendre des mesures pour aborder des problématiques telles que l’usage illégal de la force par des agents de l’État et la situation préoccupante des milliers de personnes d’origine haïtienne, ou considérées haïtiennes par les autorités dominicaines, qui retournent ou sont déportées vers Haïti. Finalement, le dernier rapport du HCDH souligne que l’extrême lenteur du déroulement des procédures judiciaires dans des affaires reliées aux violations du passé constitue un obstacle dans la lutte contre l’impunité.

Ces préoccupations ont été aussi soulevées le 7 novembre 2016 devant le Conseil des Droits de l’Homme, à Genève, dans le cadre du second cycle de l’Examen Périodique Universel. À la suite de l’examen, les États membres du Conseil ont formulé 213 recommandations, desquelles 177 ont été acceptées, 3 reportées, et 33 rejetées par le Gouvernement d’Haïti. À travers ce processus consultatif, le Gouvernement d’Haïti a renouvelé son engagement envers les mécanismes internationaux des droits de l’homme et s’est engagé à prendre des mesures pour la mise en œuvre des recommandations formulées pour améliorer la situation des droits humains dans le pays.                                                

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Pour plus d’information, merci de contacter:

José Ignacio Martín Galán,  martingalan@un.org , Chargé de la communication du Bureau du DSRSG/RC/HC et Groupe de Communication des Nations Unies, tel. 509 37010336

Sophie Boutaud de la Combe : (boutauddelacombes@un.org) Porte-parole et chef de la communication Stratégique et de l’information publique, MINUJUSTH, tel. 509 37029042