Port-au-Prince, le 5 mai 2023 --- « Les sages-femmes doivent être mieux traitées et valorisées professionnellement », c’est le cri lançé par la Présidente de l’Association des Sages-femmes d’Haïti, lors de la célébration de la Journée Internationale des Sages-femmes.
Les sages-femmes jouent un rôle de premier plan en regard des ODD 3 et 5, a expliqué Yves Carmelle Fanfan.
L’ODD 3 est ainsi stipulé : « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ».
« L’ODD 5 est défini comme suit : « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ».
« Investir dans les sages-femmes, c’est investir dans un monde où chaque grossesse est désirée et chaque accouchement est sans risque », a estimé la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Sofia Loréus.
L’UNFPA, l’agence des Nations Unies chargée de la Santé Reproductive, travaille avec le Gouvernement d’Haïti pour accroître le nombre de sages-femmes bien formées, a fait savoir le Directeur des Opérations Internationales, qui intervenait au nom de la Repésentante a.i., Zalha Assoumana.
« Ce soutien remonte à très longtemps, en passant par l’accompagnement par le MSPP et l’UNFPA à l’École Nationale des Infirmières, dont le bâtiment a été gravement endommagé par le séisme de 2010 », a indiqué Koessan Francis Kuawu.
« Cet appui s’est poursuivi avec la construction d’une École Nationale de Sages-femmes dans le voisinage de l'hôpital Isaïe Jeanty, dans des conteneurs résistants aux tremblements de terre. Cet appui a continué après l’ouverture de la Faculté de Sages-femmes, pôle Ouest, dans un édifice flambant neuf, avec l’appui du Canada », a-il ajouté.
Haïti aurait besoin de 1800 sages-femmes, si l’on s’en tient aux normes de l’OMS qui stipulent qu’il faut 6 sages-femmes pour 1000 accouchements. Actuellement, Haïti compte environ 300 sages-femmes, selon les données du recensement effectué par l’Association des Sages-femmes Haïtiennes.
« L'accès universel aux sage-femmes offre la solution la meilleure et la plus rentable pour mettre fin aux décès maternels évitables », a précisé la Directrice exécutive de l’UNFPA. « En comblant le déficit du nombre de sage-femmes, nous pourrions prévenir les deux tiers des décès maternels et néonatals, sauvant ainsi plus de 4,3 millions de vies par an d'ici 2035 », a souligné Natalia Kanem.
Cette célébration de la journée des sages-femmes a donné lieu à des échanges sur le travail des sages-femmes dans les dix départements d’Haïti, le cheminement de cette profession au fil des années et sa pratique auprès de la population, notamment des femmes et des filles.
Texte et photos : Vario Sérant