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Port-au-Prince, 2 août 2022 --- L’UNFPA en Haïti a distribué des kits sanitaires dans 4 sites d'hébergement de déplacés qui ont fui les violences meurtrières à Cité Soleil ces dernières semaines.

 

Les femmes en âge de procréer ont reçu des kits de dignité, le 1er août 2022, à l’est de Port-au-Prince. Les femmes enceintes et allaitantes ont obtenu des kits mamans.

 

Les kits de dignité sont composés de savon pour le bain et la lessive, serviettes hygiéniques, culottes et serviettes de bain, brosse à dents, dentifrice, peigne, papier hygiénique, T-shirt et solution pour purification de l'eau.

 

Les kits maman sont composés de layettes, couches, lingettes, crèmes bébé, eau de cologne, savon, peigne, habits, couvertures.

Les contenus des deux types de kits dureront 3 mois.

 

L’une des bénéficiaires a expliqué qu’elle a tout perdu lors des déplacements. Elle est enceinte et ne compte que sur l’aide pour survivre. “Son mari est mort par balle à Cité Soleil.

 

Selon la coodonnatrice nationale de santé sexuelle et reproductive de l’UNFPA en Haïti, Dina Saintilmon, cette distribution est une première réponse à certains besoins en santé sexuelle et reproductive des femmes et filles vulnérables, majoritairement âgées entre 8 et 18 ans. 

 

Ces kits tiennent compte de la situation vulnérable de ces gens qui n’ont pu rien apporter avec eux lors de leur déplacement, a-t-elle précisé.

 

“Les besoins d’accompagnements et d’aprovisionnement en matériels de santé sexuelle et reproductive sont grands et appellent à l'urgence”, a-t-elle souligné. “C'est pourquoi le contenu des kits a été calculé avec précision”, a-t-elle relevé.

 

 

Les actions immédiates apportent une réponse aux personnes en nécessité, mais ne sont pas suffisantes. L’UNFPA continuera ses activités en organisant des cliniques mobiles dans les quartiers de Cité Soleil, de concert avec les centres de santé et hôpitaux.

 

Selon la coordonatrice nationale de santé sexuelle et reproductive, l’UNFPA poursuivra son appui aux centres de santé et aux hôpitaux en matière de santé sexuelle et reproductive. 

 

Un centre hospitalier de Cité Soleil, avec lequel l’UNFPA a une collaboration et qui continue de fonctionner, recevra des matériels pour la maternité et la salle d'opération. Elle émet le voeu que les actions de l’UNFPA puissent servir à soulager cette partie de la population victime de ces violences. Ce soutien vise à prévenir les décès maternels évitables.

 

Le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) a publié le 1er août un rapport sur la vague de violence meurtrière qui a éclaté entre le 24 avril et le 16 mai, dans le nord et l'ouest de la région métropolitaine de Port-au-Prince, impliquant deux coalitions de gangs qui s'affrontent pour prendre le contrôle de zones spécifiques des communes de Cité Soleil, Croix-des-Bouquets et Tabarre.

 

L'enquête menée par le BINUH a établi qu'en moins de trois semaines, au moins 94 résidents ont été tués, plus de 120 ont été blessées par balles et 12 autres sont disparus. À ces chiffres s’ajoutent au moins 96 morts et blessés parmi les éléments des gangs. Des dizaines de cas de violences sexuelles ont également été rapportés. Par ailleurs, près de 16.000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile pour se réfugier dans des sites de fortune ou chez des proches.

 

Armés de fusils d'assaut, mais aussi de machettes et de bidons d'essence, les gangs n'ont épargné personne. Des femmes et des enfants d’à peine un an ont été exécutés dans leurs maisons et leurs corps ont été calcinés. De jeunes adolescents, accusés d'espionner pour le camp adverse, ont été exécutés dans des lieux publics. Le viol de femmes et de filles, dont certaines âgées de moins de 10 ans, a été utilisé comme arme pour terroriser et se venger des populations locales vivant dans des quartiers contrôlés par des gangs rivaux.

 

Les sites d'accueil identifiés par l’UNFPA l’ont été à la suite d’une évaluation de la situation des victimes de la vague d'affrontements entre coalitions de gangs opérant une forme de violence meurtrière qui n’épargne personne.

 

Ces espaces sont des écoles situées dans les zones de Delmas 31 et 33. Ils accueillent des enfants et adolescent-e-s au nom d’une congrégation qui s’appelle Famille Kizito.

 

Cette communauté religieuse, nous rapporte sa porte parole, travaille dans la commune de Cité Soleil pour donner accès à l’éducation, aux activités culturelles et loisirs aux enfants et adolescent-e-s, et lutter par ainsi contre la délinquance et la prostitution juvénile.

Texte : Jhunie Laura Ganème et Vario Sérant

Photo : Jhunie Laura Ganème