Port-au-Prince, le 22 février 2018 --- La Ministre de la Santé Publique et de la Population, Marie Gréta Roy Clément, a inauguré le 21 février 2018 les nouveaux locaux de l´Institut National Supérieur de Formation des Sages-Femmes (INSFSF), situés sur le site de l´Hôpital de l´Université d´Etat d´Haïti, à Port-au-Prince.
Ce bâtiment définitif, étalé sur plus de 1,000 mètres carrés et pouvant accueillir 160 étudiantes, est cofinancé par le Gouvernement Canadien - dont la ministre du développement international et de la francophonie, Marie-Claude Bibeau, a participé à la cérémonie - le Gouvernement Mexicain et la MINUSTAH.
¨L´heure a sonné aujourd´hui pour que nos apprenants sages-femmes bénéficient des bienfaits du savoir dans le calme et la sérénité, mais aussi dans des conditions optimales de bien-être physique¨, a fait savoir, toute émue, la Directrice de l´INSFSF.
Quettly Chevalier faisait référence au séisme du 12 janvier 2010 qui avait endommagé l´ancienne école, obligeant les étudiantes à suivre les cours sous des tentes, avant que l´UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la Population, ait financé en 2013 la construction de bâtiments parasismiques flambants neufs, mais provisoires, dans le voisinage de la maternité Isaïe Jeanty, équipé l’établissement et financé son fonctionnement.
La Ministre de la Santé Publique a remercié l´UNFPA pour son engagement sans faille, de la mise en place du curriculum de formation, en passant par le fonctionnement, jusqu´à la construction des travaux provisoires.
¨Notre but est de former des sages-femmes qualifiées et adaptées aux besoins des différentes régions du pays en matière de santé maternelle et infantile¨, a déclaré Dr Gréta Roy Clément, tout en soulignant que les indicateurs de l´enquête EMMUS-VI nous encouragent dans cette voie.
¨Dans un pays comme Haïti avec des taux élevés de mortalité maternelle et de grossesses chez les adolescentes, le besoin de sages-femmes professionnelles s´avère crucial¨, a indiqué pour sa part la Représentante de l´UNFPA en Haïti. ¨C’est donc pour cette raison que l’UNFPA en Haïti rejoint le gouvernement dans sa stratégie de santé reproductive et appuie le rôle des sages-femmes¨, a ajouté Marielle Sander.
L´Organisation Mondiale de la Santé a estimé que le nombre de sages-femmes nécessaire pour réduire considérablement le taux de décès maternels s´élève à 2,200. Grace à l´INSFSF, cette lacune est en train d´être comblée. Entre 2000 et 2016, 421 sages-femmes y ont été formées et 156 sages-femmes sont actuellement en formation.
En Haïti, le taux de mortalité maternelle (en 2015) est de 359 décès pour 100,000 naissances vivantes. Parallèlement, quoique demeurant relativement élevée, une certaine amélioration est constatée au niveau de la grossesse chez les adolescentes. Le pourcentage d´adolescentes ayant déjà commencé leur vie procréative a en effet diminué, passant de 14% en 2012 (EMMUS-V) à 10% en 2016-2017 (EMMUS-VI). S´agissant du taux d´accouchement dans un établissement de santé, il est passé de 36% en 2012 à 39% en 2016-2017. Quant au taux de mortalité infantile, il a connu une légère diminution, passant de 59 décès pour 1,000 naissances vivantes en 2012 (EMMUS-V) contre 58 pour 1,000 naissances vivantes (EMMUS-VI).
Par : Vario Sérant