Port-au-Prince -- Le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) et l´UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la Population, ont organisé, à Port-au-Prince, le 30 mai 2016, un panel d´experts sur la fistule obstétricale, avec la participation de diverses institutions partenaires clés concernées par cette problématique.
A l´occasion de cette rencontre, le MSPP a, à travers la Direction de la Santé de la Famille (DSF), convenu d´évaluer la situation de la fistule en Haïti et mettre en place des éléments de prise en charge.
Le Directeur de la DSF, Dr Reynold Grand’Pierre, a remercié l´UNFPA pour son appui à la mise en place de cette stratégie, incluant une réponse globale aux complications liées aux accouchements.
Le MSPP a appelé l’ensemble des partenaires à rendre disponibles les équipements dans les centres de référence pour la santé maternelle, notamment la réparation des fistules. Il faudra, pour ce faire, exploiter les modèles d’intégration de la planification familiale dans les structures de santé dans le pays, a souligné Dr Grand’Pierre. Sitôt que les capacités techniques et matérielles auront existé, une campagne nationale pourra alors être lancée à la population pour la réparation des fistules, a conclu le Directeur de la DSF.
L´UNFPA a lancé en 2003, de concert avec des partenaires, la campagne mondiale pour mettre fin à la fistule obstétricale. Celle-ci représente, selon l´organisation, un composant à part entière de la stratégie globale pour améliorer la santé maternelle, et comprend des interventions pour prévenir la fistule, traiter les femmes qui y sont affectées et aider les femmes ayant subi un traitement à retourner à une vie normale productive.
La fistule obstétricale est une lésion liée à l´accouchement qu´il est possible de prévenir et, dans la plupart des cas, de guérir. Elle laisse les femmes incontinentes, honteuses d´elles-mêmes et souvent coupées de leur communauté. ¨
La fistule vésico-vaginale est très fréquente en Haïti et touche, en particulier, les femmes de 34 à 46 ans¨, a révélé un membre de la Société Haïtienne d´Obstétrique et de Gynécologie (SHOG, Dr Batsh Jean Jumeau, qui intervenait dans du le cadre du panel d’experts consacré à cette complication.
En Haïti, 65% des accouchements se déroulent à domicile et la mortalité maternelle, quoiqu´en baisse, reste élevée, soit 380 décès pour 100,000 naissances vivantes, dont environ 15% des suites de complications liées à l´accouchement.
De tels indicateurs, joints aux déterminants socioéconomiques, font en effet d´Haïti un terreau propice à la fistule obstétricale.