Port-au-Prince, 22 octobre 2024 --- Lors d'une mission conjointe en Haïti du 15 au 18 octobre 2024, les Directrices régionales de l'UNFPA, Susana Sottoli, et d'ONU Femmes, Maria Noel Vaeza, ont rencontré les autorités haïtiennes et visité des camps de déplacés pour évaluer les efforts de réponse humanitaire en faveur des femmes et des enfants, premières victimes de la crise actuelle. Elles appellent à une mobilisation immédiate des partenaires internationaux pour apporter un soutien renforcé et durable.
La crise humanitaire en Haïti atteint un point critique
Port-au-Prince, 18 octobre 2024 – Face à la détérioration rapide de la situation humanitaire en Haïti, exacerbée par les violences des gangs et les déplacements de populations, la mission conjointe de l’UNFPA et d’ONU Femmes s'est déroulée dans un contexte d'urgence humanitaire croissante. Le déplacement de milliers de personnes, notamment dans le département de l'Artibonite, de milliers de déportés au Nord et la situation précaire des femmes et des enfants déplacés dans les camps ont été au cœur des discussions entre les deux agences des Nations Unies et les autorités haïtiennes.
Au cours de leur mission, Susana Sottoli et Maria Noel Vaeza ont rencontré les membres du Conseil Présidentiel de Transition, le Premier Ministre Garry Conille, et plusieurs Ministres (la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, le Ministre de la Santé Publique et de la Population, la Ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique, la Ministre de l'Économie et des Finances, la Ministre de l’Assainissement) pour discuter des priorités du Gouvernement haïtien et coordonner les actions de réponse avec les objectifs nationaux. Ces rencontres ont permis de renforcer la collaboration entre les agences des Nations Unies et les autorités haïtiennes dans le but d’apporter des solutions concrètes aux besoins des femmes, des filles et des enfants.
Visite au camp de déplacés du Lycée Anténor Firmin : un besoin urgent de protection
La visite au camp de déplacés du Lycée Anténor Firmin, situé à Port-au-Prince, a révélé l'ampleur de la crise. Plus de 3 000 personnes, dont une majorité de femmes et d'enfants, vivent dans des conditions extrêmement précaires. Maria Noel Vaeza, Directrice régionale d’ONU Femmes, a exprimé sa préoccupation face à la vulnérabilité accrue des femmes et des jeunes filles dans ces camps, particulièrement en ce qui concerne le manque de services d’appui aux survivantes des formes croisées de violences et de discriminations.
Lors de discussions avec les résidents, *Rose*, une femme de 38 ans déplacée à cause des violences des gangs, a partagé son témoignage poignant : « Nous avons dû fuir notre maison en pleine nuit. Ici, nous avons trouvé un abri, mais la vie est difficile. Nous avons besoin de tout : nourriture, soins médicaux, sécurité. » *(Les prénoms des bénéficiaires ont été modifiés pour protéger leur identité.)*
L’UNFPA et ONU Femmes travaillent en collaboration avec les autorités locales pour fournir des services essentiels, tels que des kits de dignité et des soins de santé reproductive, aux femmes dans les camps. Susana Sottoli a réaffirmé l’engagement de l’UNFPA à continuer de soutenir les femmes dans ces contextes difficiles. « Nous devons garantir que ces femmes et filles reçoivent le soutien nécessaire pour survivre à cette crise, mais aussi pour reconstruire leur avenir. »
Plaidoyer pour une réponse humanitaire internationale accrue
En plus des visites de terrain, les Directrices régionales ont rencontré plusieurs partenaires internationaux, dont des Représentants de l’USAID et de l'Union européenne, afin de discuter des moyens de renforcer la réponse humanitaire en Haïti. Les échanges ont mis en lumière l’importance de la coordination internationale pour soutenir les populations les plus vulnérables et répondre aux besoins croissants dans les camps de déplacés.
Pour Susana Sottoli, cette mission est un appel à l’action : « Je suis très contente de revenir en Haïti, plusieurs années après, pour apporter un message de consolation et de réconfort aux autorités de transition, au peuple haïtien et à tous les acteurs humanitaires et de développement, redire que l’UNFPA reste à leurs côtés par son équipe nationale et régionale pour continuer à plaider pour le retour total de la paix et de la sécurité ». Cet accompagnement se fait par l’UNFPA en vue de l’accès universel aux services complets de qualité de la santé reproductive, de la prévention et de la réponse aux violences basées sur le genre. « Les femmes et les filles d’Haïti doivent vivre leur dignité, dans le respect total de leurs droits et la santé reproductifs sur toute l’étendue d’Haïti ».
La situation en Haïti nécessite une réponse rapide et concertée. Les femmes et les filles ne doivent pas être laissées pour compte dans cette crise. Elles sont les premières touchées, mais elles doivent aussi être au cœur des solutions. Nous saluons les efforts des autorités de Transition pour restaurer la paix et la promotion et le respect des droits des femmes et filles, y compris ceux relatifs à la santé sexuelle et reproductive ». Maria Noel Vaeza a ajouté : « Les actions que nous menons, avec le soutien de nos partenaires, visent à offrir aux femmes et aux filles la protection et la dignité qu'elles méritent, mais aussi leur permettre d’exercer un leadership ».
La mission conjointe de l’UNFPA et d’ONU Femmes a permis de dresser un bilan alarmant de la crise humanitaire sans précédent en Haïti, tout en soulignant l'importance d'une réponse internationale renforcée. Les deux agences des Nations Unies réitèrent leur engagement à soutenir les autorités haïtiennes et à travailler en étroite collaboration avec les partenaires internationaux pour répondre aux besoins urgents des femmes, des filles et des communautés vulnérables affectées par cette crise.
Texte : UNFPA et ONU Femmes
Photos : UNFPA