Message de la Directrice exécutive de l’UNFPA, Dr Natalia Kanem, à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes
L’édition 2020 de la Journée internationale des femmes célèbre les figures emblématiques qui ont ouvert la voie vers l’égalité des genres. Regardons maintenant de plus près la génération actuelle de militantes : ces femmes façonnent la vision d’un avenir meilleur pour tous les êtres humains, quel que soit leur genre.
Aussi petits soient-ils, les progrès réalisés (pour mettre fin à la violence, dénoncer les biais et les discriminations, garantir l’autonomie et l’intégrité physiques, et asseoir l’égalité) nous rappellent que le chemin vers l’égalité des genres n’a pas à être aussi long. Pour les femmes, nous nous devons d’accélérer : elles réclament que leurs droits et leurs choix constituent une priorité. L’urgence est déclarée.
Une femme sur trois sera victime d’actes de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie. Une fille sur cinq est mariée avant 18 ans, et 200 millions de femmes et de filles aujourd’hui ont subi une certaine forme de mutilation génitale féminine.
Ces chiffres choquent. Pourtant, ils ne représentent que la partie émergée de l’iceberg des inégalités. Par exemple, des centaines de millions de femmes et de filles souhaiteraient éviter une grossesse, mais n’ont pas accès à des méthodes de planification familiale modernes et fiables. Pire encore, chaque année, près de 300 000 femmes et filles meurent en couches, alors même que la vaste majorité de ces décès maternels pourraient être évités.
Arrêtons-nous un instant sur les conditions qui empêchent des millions de femmes d’exercer leurs droits fondamentaux et de faire des choix éclairés sur leurs propres corps et leur propre avenir : la pauvreté, les entraves à l’accès à l’information, les relations de pouvoir déséquilibrées et le manque d’accès aux services, entre autres.
Nous sommes en mesure de faire changer les choses. En refusant de tolérer la banalisation de la violence et de la discrimination contre les femmes et les filles, nous pouvons y mettre fin.
Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) collabore avec de nombreux partenaires, notamment de jeunes militantes et militants, ainsi que des actrices et acteurs du changement, afin d’abattre les barrières érigées entre les femmes et les filles d’une part, et leurs droits et choix d’autre part. Pour parvenir à l’égalité des genres, il faut donner aux femmes et aux filles du monde entier les moyens d’exercer pleinement leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive. Notre objectif est d’atteindre les « trois zéros » d’ici à 2030, à savoir :
- zéro besoin de planification familiale non satisfait ;
- zéro décès maternel évitable ; et
- zéro violence sexiste ou pratique néfaste, comme le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines.
Nos efforts s’appuient sur des données probantes de haute qualité, et ce, afin de garantir que personne n’est laissé de côté.
Atteindre la cible des « trois zéros » implique que les décideurs affirment leur volonté politique et mobilisent les ressources financières nécessaires en vue d’honorer les promesses faites il y a 25 ans lors de l’historique Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD). En 1994, les gouvernements ont convenu que la dignité et les droits individuels, y compris les droits reproductifs, constituaient les piliers du développement international. D’autres engagements ont été pris en novembre dernier en faveur des « trois zéros » lors du Sommet de Nairobi sur la CIPD25.
Cette année, le mouvement féministe célèbre le vingt-cinquième anniversaire du Programme d’action de Beijing, qui a défini l’orientation ambitieuse à suivre pour atteindre l’égalité des genres.
Il nous incombe désormais d’éliminer les derniers obstacles remettant en question la voix, les choix, le consentement et l’égalité des femmes. Il est plus que temps de respecter nos engagements collectifs à garantir l’intégrité physique des femmes et des filles, ainsi que leur capacité d’action dans tous les aspects de leur vie.
Ensemble, menons à bien le projet des féministes qui ont lutté avant nous, grâce à des partenariats avec les féministes d’aujourd’hui. Nous sommes toutes et tous de la Génération Égalité. Il est de notre devoir d’aboutir une fois pour toutes à l’égalité des genres.