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Quelque 200 personnes, dont le Ministre des Affaires étrangères et des cultes, le Protecteur du citoyen, les représentants du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, de l’UNESCO et de l’UNFPA, les représentants des missions diplomatiques et consulaires, les organisations de la société civile, les groupes d’artistes, les chercheurs et les étudiants, ont commémoré le 73ème anniversaire de la Journée internationale des droits de l’homme, le vendredi 10 décembre 2021, à Pétion-Ville.

Selon Laënnec Hurbon, Docteur en sociologie et conférencier de la journée, « c’est la révolution haïtienne qui va favoriser, ce qu’on appelle, le passage à l’universalisation concrète de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ». Il s’exprimait - au micro de la romancière et journaliste Emmeline Prophète qui faisait office de maîtresse de cérémonie - sur le thème « Haïti, l’afrodescendance et la Déclaration universelle des droits de l’homme ».   

Les Représentants de l’ONU présents ont abondé dans le même sens.  

Le Représentant du Haut-commissariat des droits humains en Haïti, Arnaud Royer, a mis en exergue, avec l’UNFPA et l’UNESCO, la valorisation de cet autre visage d’Haïti, « une Haïti qui se bat pour apporter quelque chose à la communauté internationale et aux droits de l’homme ».

« Nous avons encore en face de nous des inégalités sociales, économiques et culturelles héritées de la tragédie des systèmes d’exploitation du passé », a souligné la responsable du programme culture de l’UNESCO qui parlait au nom du Représentant, Elmehdi Ag Muphtah. « Aujourd’hui, les droits de l’homme doivent devenir une réalité dans la vie quotidienne de chaque personne dans le monde, de chaque personne en Haïti », a ajouté Marie Laurence Durand.

Rappelant qu’Haïti a été au siècle des Lumières un espoir pour toute l’humanité, le Représentant adjoint de l’UNFPA, qui parlait au nom du Représentant, Saidou Kabore,a fait savoir que le pays a aujourd’hui un rôle central à jouer pour changer le paradigme autour de cette problématique des personnes d’ascendance africaine. « Il est important que, tous ensemble, nous puissions mettre nos efforts en commun afin de pouvoir bâtir un avenir meilleur en misant sur la jeunesse », a indiqué Judicaël Elidje.

« Tout espoir n’est pas perdu tant que cette jeunesse continue à croire que l’éducation peut changer le destin du pays », a déclaré Abigaïl Lubin, élève SN4 (philo). « On doit reconnaître qu’on peut sauver Haïti », a-t-elle estimé, tout en rappelant que « l’engagement de la jeunesse et la responsabilité de l’État peuvent nous permettre de relever ce défi ».

54% de la population d’Haïti a moins de 25 ans et 60% a moins de 30 ans. « Investissons dans cette jeunesse pour que demain on soit fier de l’Haïti que nous voulons », ont précisé les intervenants.

Cette journée de commémoration a été consacrée aux personnes d'ascendance africaine en lien avec la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine 2015-2024 qui a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2013.

Elle a été marquée par des moments artistiques et culturels importants avec notamment une prestation rara – musique traditionnelle de Follow Jah, et de Youry Vixamar (genre afro tradi contemporain), du théâtre avec la compagnie Sol Scène, des prestations de tambours du projet « Tambours Sacrés d’Ayiti », de danse afro-contemporaine avec Linda Isabelle François et la compagnie Xpression.

La question des personnes d’ascendance africaine a une résonnance particulière dans la vie sociopolitique d’Haïti, étant donné qu’il s’agit de l’identité de la quasi-totalité de sa population et dont l’un de ses fils, à savoir Emile Saint-Lot, a été le Rapporteur de la troisième Commission chargée de la rédaction de la DUDH.

En Haïti, comme ailleurs dans le monde, la journée du 10 décembre représentait une opportunité pour sensibiliser les acteurs à tous les niveaux sur la nécessité de bâtir une société meilleure où les droits de chaque individu sont effectivement et pleinement respectés, une société de paix et de prospérité durable, et une société où personne n'est laissé de côté.

Texte et photos : OHCHR, UNFPA, UNESCO