Déclaration de la Directrice exécutive de l'UNFPA, Dr. Natalia Kanem, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes 2023
Pour de nombreuses femmes et filles, aucun endroit n’est totalement sûr. La violence envahit leurs foyers, leurs écoles et leurs lieux de travail, et elle prend désormais une ampleur alarmante dans leur vie numérique.
La violence en ligne peut survenir n’importe où, n’importe qui et n’importe quand. Pourtant, cette situation touche de manière disproportionnée les femmes et les filles.
À l’échelle mondiale, près de 60 % des femmes ont été victimes d’une forme de violence numérique, sur leur téléphone ou en ligne. Elles sont bombardées de publications toxiques sur les réseaux sociaux, de discours haineux et de contenus violents, ou voient leurs images sexualisées, déformées et partagées sans leur permission.
Pour les personnes vulnérables à des formes croisées de discrimination, les niveaux de violence numérique dont elles sont victimes sont encore plus extrêmes. Les recherches montrent que les personnes LGBTQIA+, les femmes et les filles handicapées et les personnes d’ascendance africaine sont toutes victimes d’abus en ligne spécifiquement liés à leur identité. On estime que les femmes noires sont 84 % plus susceptibles que les femmes blanches d'être attaquées dans des tweets abusifs.
Heureusement, les survivants et leurs alliés passent à l’action. Déjà, plus de 54 000 signataires ont rejoint la campagne #bodyright de l’UNFPA et se sont engagés à défendre le droit à l’autonomie corporelle et à l’absence de violence. Les survivants et les défenseurs - parmi lesquels des artistes, des militants, des politiciens et des experts en technologie – partagent leurs histoires et exigent un changement.
L'UNFPA est un leader éminent de l'initiative Spotlight UE-ONU, qui a contribué à l'échelle mondiale à renforcer 477 lois et politiques visant à mettre fin à toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles. Par exemple, l’Initiative Spotlight a aidé le Zimbabwe à adopter le cadre juridique le plus complet d’Afrique australe pour mettre fin à la violence en ligne. Une fois mises en œuvre, ces types de lois offrent une protection et une voie vers la justice.
Mettre fin à la violence sexiste facilitée par la technologie dépend du fait que les femmes jouent un rôle central et égal dans la conception de la technologie et des innovations qui façonnent notre avenir, un objectif que l’UNFPA soutient à travers son Alliance Équité 2030. Actuellement, seulement un cinquième des personnes travaillant dans le domaine de l’intelligence artificielle sont des femmes, alors même que les preuves des préjugés sexistes importants dans l’IA se multiplient. Il est désormais temps de corriger ces déséquilibres en investissant dans la recherche et la conception inclusives.
La technologie, conçue de la bonne manière, peut répondre aux besoins des survivants. C’est pourquoi l’UNFPA a récemment élaboré des guidance sur l’utilisation et la création d’une technologie sûre, éthique et centrée sur les survivants pour lutter contre la violence sexiste.
En ligne ou hors ligne, tous les espaces doivent être exempts de violence sexiste. En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, réaffirmons notre engagement à prendre des mesures concrètes qui protégeront les femmes et les filles dans toute leur diversité. Réaffirmons notre engagement à construire un monde plus juste, inclusif et équitable, dans lequel les femmes et les filles peuvent vivre en paix.