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Miragoâne, Haïti, 9 novembre 2020 --- L'Association des Infirmières Sages-Femmes d’Haïti (AISFH) a procédé au lancement de la plateforme téléphonique « Alo Saj Fanm » dans les Nippes, le 6 novembre 2020. Les utilisatrices et utilisateurs peuvent accéder à la plateforme à travers les lignes suivantes : 8227 pour les abonné-e-s de la Digicel et 28140171 pour les abonnés (es) de la Natcom.

« Je suis contente de la mise en place de cette plateforme téléphonique Alo SajFanm et l’existence d’un tel service », déclare Berline MAURICE, 28 ans, et mère de deux enfants, demeurant dans la commune de Paillant (Nippes). 

Berline forme le vœu que la plateforme apporte aux femmes enceintes et mères de bonnes informations en lien notamment avec leur grossesse.

Ce vœu sera comblé par les opératrices de la plateforme, qui sont des sages-femmes formées à cet effet, assure la Présidente de l’AISFH. Marie Jasainthe Doriné confirme que la plateforme encouragera les femmes enceintes, particulièrement celles habitant dans des zones reculées, à fréquenter une institution de santé pour la prise en charge de leur grossesse. « Elle leur fournira gratuitement ainsi qu’à leurs proches des informations rapides et fiables sur la grossesse et l’accouchement », ajoute Miss Doriné.

« Ce nouveau service va être très important au niveau de la communauté, car les gens vivant ici auront la possibilité de recevoir des conseils fiables sur la santé sexuelle des femmes par des professionnelles compétentes », estime Viana GANEME, une femme enceinte dans la vingtaine, demeurant dans le Département des Nippes.

Comme pour corroborer les propos de cette jeune femme, le Représentant de l’UNFPA en Haïti a présenté la plateforme comme un outil essentiel pour encourager plus de femmes à accoucher dans les institutions de santé et contribuer par ainsi à réduire le nombre de femmes qui meurent pendant et après l’accouchement. Avec 529 décès pour 100 000 naissances vivantes, Haïti détient le taux de mortalité maternelle le plus élevé de l’hémisphère.

« Pas moins de 10 000 femmes enceintes sont attendues chaque année ici dans les Nippes », rappelle Yves Sassenrath. « Pour les 3000 femmes qui décident chaque année de ne pas donner la vie dans un cadre institutionnel, dont une partie non négligeable est constituée de jeunes filles, la voix au bout du fil sera aussi un accompagnement et un facteur leur permettant de prendre des décisions éclairées concernant leur santé », ajoute le Représentant de l’UNFPA.

La Mairesse de Miragoâne, Anne Myriam Loiseau, qui participait également à la cérémonie de lancement, a assuré l’AISFH de sa collaboration en vue de la réussite de cette initiative, arguant qu’elle va tout de même veiller au grain pour exprimer son insatisfaction si nécessaire.

La plateforme téléphonique « Alo Saj Fanm » vient en appui au système de santé et aux communautés, en collaborant étroitement avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population, le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes et les associations de femmes.

« Si elle est bien exploitée, cette plateforme va non seulement contribuer à donner aux gens des informations importantes pour protéger leur état de santé, mais elle va aussi permettre au Ministère de la Santé Publique d’atteindre son objectif qui est d’augmenter le taux de femmes qui vont chercher des services dans les institutions et surtout le taux de femmes qui vont accoucher dans les institutions », avait fait savoir le Directeur général ce Ministère lors d’une visite guidée de la plateforme le 30 octobre dernier.

D’après le représentant de l’Ambassade du Canada à la cérémonie de lancement, dans les Nippes, la mise en place de cette plateforme de téléphonie mobile s’inscrit dans le cadre du projet Saj Fanm Pou Fanm (SFF).

Le projet SAJ Fanm Pou Fanm est subventionné, rappelle Omilty Dorval, par Affaires Mondiales Canada (AMC) et mis en œuvre par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), en collaboration avec l'Association des Infirmières Sages-Femmes d'Haïti (AISFH). Ses principaux partenaires sont l’Association Canadienne de Sages-Femmes (ACSF), l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP).

Le projet Saj Fanm pou Fanm vise à contribuer à réduire la mortalité maternelle et néonatale par l’amélioration de l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles, notamment dans 4 départements du pays (la Grand’Anse, le Sud-Est, les Nippes et le Nord-Ouest), en mettant un l’accent sur la réduction des inégalités de genre et le renforcement de capacités des femmes et filles pour qu’elles puissent faire des choix respectant leurs droits sexuels et reproductifs. 

 

Texte : Vario Sérant et Peterson Joachim

Photo : Vario Sérant