Port-au-Prince, le 1er décembre 2015 – L´équipe des Nations Unies en Haïti célèbre la Journée Mondiale de lutte contre le sida et salue le succès du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) plaçant Haïti parmi les six premiers pays bénéficiaires de la réduction du coût du traitement à 100 USD par patient et par an.
En 2000, le coût des médicaments contre le VIH avoisinait 10.000 USD par patient et par an, un prix 100 fois plus élevé que celui d´aujourd’hui.
Cette réduction est un progrès historique pour les 150.000 personnes vivant avec le VIH en Haïti, dont 12.000.
La diminution du prix a été obtenue grâce aux efforts du PNUD en partenariat avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (GFATM).
Les Nations Unies affirment également que l´engagement reflété dans les objectifs de développement durable (ODDs) approuvés en septembre, et le progrès dans l´accès au traitement, offrent une opportunité inégalée pour changer le cours de l’histoire pour les générations à venir dans le monde et en Haïti.
Selon les estimations d´ONUSIDA, entre 2010 et 2014 le nombre de nouvelles infections a diminué de 25% tandis que le nombre de décès liés au sida a été réduit de 39%. De plus, parmi les 150.000 Haïtiens vivant avec le HIV, 67.400 sont déjà sous traitement antirétrovirale. Cependant, plus de 50% de ces personnes infectées ignorent encore leur statut séropositif.
Cependant, malgré des progrès, Haïti enregistre encore 8.200 nouvelles infections par an et reste le pays qui englobe plus de 50 % des personnes vivant avec le VIH dans la région des Caraïbes.
En Haïti, 7.500 personnes séropositives meurent chaque année et le nombre actuel des enfants orphelins à cause de la maladie est de 100,000.
Le taux de prévalence chez les adultes de 15 à 49 ans est de 2.2 % (1.7 % pour les hommes et 2.7% pour les femmes) et s´élève à 18, 5% pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi qu´à 8.4% chez les travailleurs/eusses de sexe.
Par sexes, le pourcentage des jeunes femmes de 15 à 24 ans infectées par le sida est trois fois plus élevé que pour les jeunes garçons.
La prévalence du sida en Haïti est liée aux facteurs multiples tels que la pauvreté, le faible niveau d´instruction, les relations sexuelles intergénérationnelles, les inégalités liées au genre, le déplacement interne, ou encore l´accès limité aux services de prévention et de traitement du VIH sans discrimination, sans jugement et sans que personne soit laissé pour compte.
Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida et les 16 jours d´activisme contre la violence faite aux femmes et aux filles, l´équipe pays des Nations Unies en Haïti, sous le leadership d´ONUSIDA, soutient les efforts du Gouvernement Haïtien autour du thème national « Zéro nouvelle infection, Zéro stigmatisation & discrimination, Zéro décès » ; « SIDA, Mwen Pap Pran, Mwen pap Bay, Mwen Angajem ».
ONUSIDA estime à moins de 50% des personnes vivant avec le VIH qui connaissent qu’ils vivent avec le virus à cause du faible taux de dépistage.
En conséquence, le thème de cette année insiste sur la mobilisation de la population et l´ONU encourage la connaissance sur le statut sérologique comme moteur d´accélération pour éliminer le VIH en Haïti.
Les instruments prioritaires pour atteindre cet objectif sont : un dépistage plus accessible pour les populations clés, un dépistage mieux ciblé et finalement, un dépistage pour toute femme enceinte en consultations prénatales après conseil et avec consentement éclairé.
Comme précisé par le Secrétaire Générale des Nations Unies, Ban Ki-moon, pour venir à bout de l’épidémie nous devons combattre sur tous les fronts et accélérer la réalisation des cibles fixées, a savoir : 90 % des personnes séropositives connaissent leur statut, 90 % des personnes qui connaissent leur statut sont sous traitement antirétroviral et, finalement, 90 % restent en bonne santé et ont supprimé les charges virales en réduisant le risque de transmission.
À cette fin, les Nations Unies en Haïti ont pour objectif de réduire au moins de 75 % les nouvelles infections en 2020, et augmenter à 80 % les personnes vivant avec le VIH qui reçoivent le traitement.