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Port-au-Prince, 11 octobre 2020. A‌ ‌l’occasion‌ ‌de‌ ‌cette‌ ‌journée‌ ‌internationale‌ ‌de‌ ‌la‌ ‌fille, la famille des Nations unies renouvelle son engagement à‌ ‌œuvrer ‌aux‌ ‌côtés‌ ‌d’Haïti‌ dans ses efforts ‌pour le respect des droits fondamentaux des filles, la satisfaction de leurs ‌ ‌besoins‌ ‌et‌ ‌‌intérêts‌ ‌stratégiques‌ ‌‌en lien avec leurs aspirations profondes.

25 ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, les progrès en matière des droits des filles restent en deçà des ambitions et s’érodent avec la COVID-19. Le thème de cette année « Ma voix, l’égalité pour notre avenir », offre l’opportunité à tous les acteurs de travailler ensemble pour écouter et amplifier la voix des jeunes filles du monde, les soutenir dans la réalisation de leur vision pour une nouvelle ère centrée sur leur plein épanouissement.  

Conformément à notre engagement commun vis-à-vis des objectifs de développement durable, nous‌ ‌invitons‌ ‌tout‌ ‌un‌ ‌chacun‌ ‌‌à‌ ‌écouter‌ ‌et‌ ‌à‌ ‌faire‌ ‌entendre‌ ‌la‌ ‌voix‌ ‌des‌ ‌filles, ‌en vue de ‌façonner‌ ‌un monde ‌dans lequel‌ ‌l’égalité‌ ‌des‌ ‌sexes, les droits à l’éducation, à l’autonomie‌ ‌corporelle‌, à la santé (dont la santé sexuelle et reproductive), les droits à la protection et à la participation dans les décisions sont‌ ‌‌garantis‌, ‌respectés‌ ‌et ‌protégés.

En‌ ‌Haïti tout comme ailleurs, ‌les‌ ‌filles‌ ‌sont‌ ‌trop‌ ‌souvent‌ ‌victimes‌ ‌d’abus‌ ‌et‌‌de‌ ‌pratiques‌ ‌qui portent atteinte à leur‌ ‌intégrité‌ ‌corporelle et psychologique, limitant ainsi ‌leur‌ ‌autonomie‌, leur confiance‌ ‌et‌ ‌leur‌ ‌capacité‌ ‌à‌ ‌faire‌ ‌des‌ ‌choix‌ ‌éclairés‌ ‌‌pour leur‌ ‌vie. Ceci a des implications sur l’exercice de leur leadership. 

Les‌ ‌récentes‌ ‌données‌ ‌de‌ ‌l’Enquête‌ ‌Mortalité,‌ ‌Morbidité‌ ‌et‌ ‌Utilisation‌ ‌des‌ ‌Services‌ ‌VI‌ ‌informent‌ ‌que‌ 29‌ ‌% des‌ ‌femmes haitiennes‌ ‌âgées‌ ‌de‌ ‌15-49‌ ‌ans‌ ‌ont‌ ‌subi‌ ‌des‌ ‌actes‌ de‌ ‌violence‌ ‌depuis‌ ‌l’âge‌ ‌de‌ ‌15‌ ‌ans.‌ ‌ 10%‌ ‌des adolescentes‌ ‌âgées‌ ‌de‌ ‌15‌ ‌à‌ ‌19‌ ‌ans‌ ‌ont‌ ‌déjà‌ ‌commencé‌ ‌leur‌ ‌vie‌ ‌procréatrice, qu’elle‌ ‌soit‌ ‌en‌ ‌union‌ ‌ou‌ ‌pas.‌ La plupart d’entre elles seront contraintes de rompre leurs études, deviendront plus vulnérables économiquement et seront exposées à des formes de violence. Cette situation nous appelle à intensifier la lutte contre les violences faites aux filles et à renforcer leur ‌capacité‌ de décision ‌concernant‌ ‌leur‌ ‌corps et ‌leur‌ ‌vie‌.   

‌‌‌Capitalisant sur ‌l'élan‌ ‌du 25ème anniversaire de la déclaration de Beijing et la Campagne Égalité‌ qui vise la promotion de l’égalité genre comme levier pour un‌ ‌avenir‌ ‌meilleur‌ ‌pour‌ ‌tous‌ ‌les‌ ‌êtres‌ ‌humains,‌ ‌‌‌et‌ ‌tirant parti de l’Agenda de la Conférence internationale pour la population et des Objectifs de ‌développement‌ ‌durable‌,‌ ‌nous‌ lançons un vibrant appel à tous les acteurs  nationaux pour  mobiliser la contribution des filles à la construction d’une nation haïtienne forte et  égalitaire.  

Les‌ ‌filles‌ ‌du‌ ‌monde‌ ‌entier‌ ‌et‌ ‌d’Haïti‌ ‌notamment‌ ‌lèvent‌ ‌leurs‌ ‌voix‌ ‌et‌ ‌parlent‌ ‌de‌ ‌leurs‌ ‌besoins‌ ‌et‌ ‌de‌ ‌leurs‌ ‌ambitions pour un monde nouveau.  ‌Il‌ ‌est‌ ‌temps‌ ‌pour‌ ‌nous‌ ‌de‌ ‌les‌ ‌écouter. ‌ ‌‌

 

- FIN -