Port-au-Prince, 23 octobre 2024 --- L’Institut National Supérieur de Formation des Sage-femmes (INSFSF) organise, avec le financement du Canada, l’appui du MSPP à travers la DFPSS et le support de l’UNFPA, une semaine d’orientation des étudiant-e-s de la première cohorte du pôle Sud de la Faculté de Sage-femmes d’Haïti, aux Cayes, du 21 au 25 octobre 2024.
Les enseignant-e-s débuteront les cours au niveau de cette Faculté à partir du 28 octobre, informe la Cheffe de département aux affaires académiques du pôle Sud de l’INSFSF, Marie Judith Jeudy.
Au menu de l’orientation
Cette semaine d’orientation est l’occasion de souhaiter la bienvenue aux admis-es de la première promotion, de présenter l’INSFSF et son fonctionnement, la profession sage-femme, les règlements internes de la Faculté, son rôle, son implication ainsi que son curriculum. Ledit curriculum est axé sur l’Approche Par Compétence (APC), laquelle place l’étudiant au centre de sa formation en étant l’acteur principal, souligne la cheffe de département en recherche de ce pôle, Magdala Bourdeau. Les étudiant-e-s doivent être imbus du programme qui s’étale sur 4 ans.
Cette semaine d’intégration pour les admis-es de la première promotion facilitera le cheminement du parcours estudiantin et leur intégration au sein de la famille/communauté des sage-femmes, indique Marie Judith Jeudy.
Pourquoi devenir sage-femme ?
« Je veux devenir sage-femme, car une sage-femme aide à sauver des vies », explique Wildine Conseillant. « Je veux prendre soin d’une femme qui est enceinte, qui est porteuse d’une vie. J’ai hâte de faire l’expérience de cette profession », ajoute Widline.
A l’instar de Widline, Miriam Résidor désire être une sage-femme appliquée et qui parle bien à ses patientes, tout en leur fournissant un support psychologique.
Miriam se souvient d’une femme de 45 ans qui accouchait dans une maternité. L’infirmière parlait à cette femme enceinte de façon peu aimable. « Après m’être entretenue avec cette infirmière, elle m’avait compris et m’avait suggéré de suivre une formation de sage-femme », précise Miriam. « Aujourd’hui ce rêve se réalise », se réjouit-elle.
Les étudiant-e-s ont pu visiter plusieurs structures sanitaires dont l’hôpital départemental.
Des Chargés de cours également orientés
Des journées d’orientation ont également été organisées à l’intention des Chargés de cours et des sage-femmes enseignantes nouvellement recrutées les 2 et 3 octobre écoulés. L’objectif était de permettre à ces derniers d’avoir une meilleure compréhension de leur rôle et de préparer la rentrée des étudiants de la première cohorte, selon la Cheffe de département aux affaires académiques du pôle Sud de l’INSFSF, Marie Judith Jeudy.
Avec une cohorte d’environ soixante-dix étudiant-e-s, dont dix hommes, le pôle Sud de l’institut de sage-femme permettra à ces futurs professionnels, à l’instar des deux autres pôles, d’acquérir les compétences nécessaires pour pouvoir offrir des soins de santé maternelle et néonatale de qualité à la population haïtienne au terme de leur parcours académique.
Le programme de formation
La formation de sage-femme est une formation complète qui intègre les différents champs de pratique de la profession. La sage-femme peut, en effet, orienter sa carrière dans les domaines tels que :
- Santé de la Reproduction
- Soins de maternité
- Soins Obstétricaux néonataux d’urgence
- Santé publique
- Genre et développement
- Éducation
Les besoins en santé et particulièrement en santé sexuelle et reproductive sont permanents. Et à mesure que la population augmente, l'écart à combler dans les ressources essentielles, comme les professionnels de la santé et l'infrastructure, augmente également. Le champ de travail d’une Sage-femme ne se limite pas au niveau hospitalier. La pratique Sage-femme s’étend à différents soins.
Augmenter la disponibilité des prestataires
Haïti comprend trois pôles de formation de Sage-femmes qui se retrouvent dans le Nord, le Sud et l’Ouest. Cette démarche s’inscrit, selon le Ministère de la Santé Publique et de la Population, dans le cadre d’une politique de régionalisation et d’augmentation de la disponibilité de prestataires qualifiés en soins obstétricaux et néonatals.
Haïti est très loin du ratio prôné par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), soit 1 sage-femme pour 5000 habitants. Le pays compte environ 300 sage-femmes. Il aurait besoin de 2200 sage-femmes pour adresser les besoins en santé sexuelle, maternelle et reproductive de plus de 2,8 millions de femmes en âge de procréer. Seuls 10% de ces besoins sont couverts.
Réduire la mortalité maternelle
Le travail des sage-femmes aujourd’hui contribue à la diminution du taux de mortalité maternelle et néonatale et aide à l’amélioration de la santé des femmes tout au long de leur vie, et pas seulement au moment de la naissance, estime le Gouvernement.
Le taux de mortalité maternelle a légèrement fléchi en 10 ans, passant de 630 pour 100 000 naissances vivantes à 529 en 2017 (EMMUS VI).
« Ce taux est plus de 7 fois plus élevé que la moyenne internationale fixée par les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030 », a fait savoir la Directrice de l’INSFSF, Nadège Daudier. Adjoint à cela, l’état de santé des nouveau-nés haïtiens qui reste fragile avec 32 bébés qui décèdent toutes les 1000 naissances vivantes en période néonatale.
Texte et photos : Vario Sérant