Port-au-Prince, le 30 octobre 2017 --- La Première Dame d’Haïti a présidé un dialogue avec quelque 400 adolescentes dans les locaux du Ministère de la Jeunesse situé au ranch de la Croix-des-Bouquets, au nord-est de Port-au-Prince, dans l’après-midi du 14 octobre 2017, dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale de la Fille par l’UNFPA, de concert avec plusieurs autres partenaires.
Martine Moïse a raconté quelques moments de sa vie avec les filles présentes, les encourageant à prendre très au sérieux leurs études, et répondu à plusieurs de leurs questions.
Cette activité clôturait une riche journée, qui a été marquée par des échanges entre les adolescentes et des acteurs œuvrant dans la santé, l’éducation et la protection de l’enfance, autour de différents thèmes : Santé sexuelle et reproductive/les défis, la santé scolaire et le bonheur de l’enfant, l’importance du vaccin au sein de la communauté haïtienne pour faire face aux pathologies contrôlables par la vaccination, le pouvoir des adolescentes selon une dimension de participation citoyenne, les grossesses précoces, la violence basée sur le genre, et le leadership des adolescentes.
Trois jours auparavant, le 11 octobre, la première Dame, ouvrant officiellement la célébration de la journée Internationale de la fille, rappelait que « les chances de nos filles de réaliser leur potentiel est bien trop souvent limité par l’abandon scolaire, un accès limité aux services de santé, mais aussi à des grossesses non désirées ».
C’est une adolescente, dans l’esprit de « Girls’ Take Over » marqué chaque année dans le monde par Plan International, qui a lu le discours de la Représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population, à l’occasion de cet atelier de réflexion sur la situation des adolescentes haïtiennes, qui a regroupé pas moins de 70 acteurs nationaux et internationaux travaillant sur les questions liées aux filles.
« Aider les filles à réussir devrait être notre responsabilité à toutes et à tous », a déclaré Stacy, la Représentante d'un jour qui est âgée de 16 ans. Elle a rappelé que « les enfants ont besoin qu’on prenne soin d’eux, afin qu’ils deviennent des adultes responsables », ajoutant que « ce n’est pas seulement un engagement d’amour, mais aussi un engagement économique ».
Les Ministres de la Jeunesse, des Sports, et de l’Action Civique, Régine Lamur, et de la Condition Féminine et des Droits des Femmes, Eunide Innocent, ont pour leur part déploré la discrimination, dont les filles font l’objet en Haïti en raison de leur sexe, plaidant pour une stratégie claire pouvant leur garantir des lendemains meilleurs.
Outre la partie officielle, on a noté la présentation de la sociologue Danèle Magloire de l’organisation féministe « Kay Fanm » sur « les dynamiques sociales ayant un impact sur les adolescentes et les moyens pour elles d’y faire face », suivie de travaux de groupes sur des thèmes spécifiques qui concernent les adolescentes.
En Haïti, les adolescentes constituent un groupe particulièrement vulnérable, qui doit faire face à de nombreuses barrières socio-économico-politiques, et notamment dans les domaines de l’éducation, la santé, y compris la santé de la reproduction.
Selon l’enquête EMMUS V-2012, en Haïti, l’âge moyen du premier rapport sexuel se situe avant 18 ans pour les femmes. Le manque d’instruction est un déterminant de l’initiation sexuelle précoce chez les femmes (16,8 ans contre 18,9 ans).
Selon cette même source, 14% des adolescentes de 15 à 19 ans sont déjà sexuellement actives, dont 11% d’entre elles ont eu au moins un enfant et 3% sont enceintes de leur premier bébé. Le lieu de résidence, le niveau d’instruction et le niveau de bien-être économique sont tous des facteurs agissant sur la vie reproductive des jeunes.
Les risques de grossesse précoce et d’infection à VIH demeurent importants. En effet, la prévalence du VIH est de 0.9% pour l’ensemble des jeunes de 15 à 24 ans et augmente avec l’âge. La prévalence est toujours plus élevée chez les jeunes filles que chez les jeunes hommes. 42% à 56% des jeunes de 15 à 25 ans sexuellement actifs, ont effectué des rapports sexuels non protégés, 1.2 % à 4.6%, ont eu au moins deux partenaires dans les 12 mois qui ont précédé l’EMMUS-V.
Célébrée chaque année depuis 2012 le 11 octobre, la Journée internationale de la fille vise à mettre en lumière les besoins des filles et à adresser les défis auxquels elles font face. Cette Journée promeut également l'autonomisation des filles et l'exercice de leurs droits fondamentaux. Elle est célébrée cette année dans le monde autour du thème “Autonomisation des filles: avant, pendant et après les crises”.