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Les violences contre les femmes et les filles nous affectent toutes et tous. Engageons-nous pour l’éradication de ces pratiques néfastes qui nous concernent toutes et tous.

Un bilan lourd

La violence à l'encontre des femmes et des filles est l’un des fléaux les plus répandus affectant plus d'une femme sur trois au niveau mondial. En Haïti, les statistiques sont aussi inquiétantes, 29% de femmes en âge de procréer ont subi des violences physiques et dans 45% des cas de la part de leur partenaire intime. 34% de femmes en couple sont survivantes de violences conjugales, et dans 37% des cas, ces violences génèrent des blessures graves. 12% de femmes haïtiennes ont déjà subi des violences sexuelles, dont environ un quart sont des filles âgées de 15-17 ans. 31% des femmes aussi subissent ou sont exposées à plusieurs types de violences et pressions psychologiques telles que la jalousie excessive, la limitation de contact avec l’extérieur ou la famille ou le contrôle strict des déplacements, avec comme ultime objectif d’exercer un contrôle sur elles.

Les violences contre les femmes affectent aussi les hommes

Les différentes violences faites aux femmes et aux filles en Haïti et ailleurs affectent la société en général, y inclus les hommes. L’humanité se voit privée du plein potentiel d’une partie de ses membres, juste en raison de cette marginalisation effroyable basée sur le genre et le sexe. Les coûts sociaux et économiques de la violence conjugale et sexuelle sont énormes. Ceux-ci entraînent des répercussions sur l'ensemble de la société. Les femmes peuvent souffrir d'isolement, d'incapacité de travail, de perte de salaire, de manque de participation aux activités régulières, de capacité limitée à s'occuper d'elles-mêmes, de l’augmentation de la dépendance et de la pauvreté. Les enfants qui grandissent dans des familles où sévit la violence peuvent souffrir de toute une gamme de troubles comportementaux et émotionnels. Ceux-ci peuvent également être associés à la perpétration ou à l'expérience de violence plus tard sur autrui. Dans le pire des cas, lorsqu’une mère de famille en raison des violences conjugales meurt, les enfants qu’elle laisse perdent des possibilités d’un avenir meilleur indépendamment de leur genre.

Par conséquent, la violence faite aux femmes et aux filles, au-delà des conséquences physiques et psychologiques sur les victimes, ralentit d’important progrès économique et sociaux. Tout le monde doit travailler à y mettre un terme.

La masculinité toxique, une entrave

Les violences faites aux femmes et aux filles ne concernent pas uniquement les individus. Elles sont profondément liées aux structures institutionnelles et aux obstacles culturels. Les règles, les traditions et les coutumes discriminatoires, ainsi que le langage misogyne en sont des exemples. Les personnes socialisées au sein de ces structures entraînent par leurs discours et leurs actes un cycle qui garantit la pérennisation du sexisme.

La masculinité toxique est l’une des expressions de ces causes structurelles des violences à l'égard des femmes et des filles. Elle renforce les rôles de genre socialisés par des clichés et les relations de pouvoir qui en résultent. Alors que pour certains la domination, le pouvoir et la force sont considérés comme masculins, des qualités telles que la soumission, la passivité ou l'indulgence sont attribuées aux femmes. Les garçons et les hommes sont censés être forts, actifs, émotionnellement inexpressifs et rejetant tout attribut prétendu féminin. Cette masculinité toxique continue dès lors à exclure davantage les femmes des processus décisionnels importants et contribue à la négligence des besoins des femmes et à l'installation de la violence.

Ces normes néfastes de la masculinité toxique ne sont pas intériorisées uniquement par des hommes, mais aussi par des femmes. Selon le rapport EMMUS VI, 17% des femmes et 11% des hommes pensent qu’il est justifié qu’un mari batte son épouse pour au moins l’une des raisons suivantes : Si elle brûle la nourriture, si elle argumente avec lui, si elle sort sans le lui dire, si elle néglige les enfants et/ou si elle refuse d’avoir des rapports sexuels avec lui.

La masculinité positive, une réponse

Étant donné que les violences à l’égard des filles et des femmes affectent toute la société et la masculinité toxique les raffermit, les hommes doivent prendre part dans la lutte contre ce fléau. Pendant ces 16 jours d’activisme, l’UNFPA convie les hommes et les garçons à s’impliquer dans ce combat pour éliminer les obstacles sociaux et culturels qui entravent l’égalité des sexes.

La masculinité positive est l’une des approches qui pose une perspective de rupture aux fausses croyances et qui place les hommes comme acteurs dans la lutte pour un monde sans discrimination sexiste.

La masculinité positive s’affirme comme une approche inclusive qui reconnaît le rôle crucial des hommes et des garçons en tant que partenaires pour les droits des femmes et qui ont aussi leurs propres besoins dans l’établissement de cet équilibre.

Cette participation des hommes permet de signifier que la lutte pour l’émancipation des femmes n’est pas une revanche de ces dernières sur les premiers, mais une lutte de toutes et de tous ensemble contre les violences faites aux femmes et aux filles.