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Pour réduire la mortalité maternelle et néonatale en Haïti

Pour réduire la mortalité maternelle et néonatale en Haïti

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Pour réduire la mortalité maternelle et néonatale en Haïti

calendar_today 26 avril 2021

Jeune femme participant à une journée sur la contraception

L’UNFPA, l’agence des Nations Unies chargée de la Santé Reproductive, a fait don au Gouvernement Haïtien, à travers le Ministère de la Santé Publique et de la Population, de 9 sur 10 des préservatifs distribués en Haïti en 2020, pour un montant supérieur à 315,000 dollars américains.    

Plusieurs des institutions de santé bénéficiaires en ont fait la remise ainsi que les autres intrants de planification familiale et de santé maternelle lors d’activités notamment de sensibilisation, d’animation et de mobilisation. 

L’expérience d’Adeline lors d’une clinique mobile

Domiciliée à Fond Ramier, dans la commune de Chansolme, dans le Nord-Ouest d’Haïti, Adeline, de condition économique plus que précaire, en est à sa sixième grossesse avec cinq enfants vivants. En 2020, elle avait donné naissance chez elle à des triplés qui n’ont pas survécu.

« J’avais fait une seule visite prénatale lorsque j’étais à 2 mois de grossesse et je n’ai jamais remis les pieds dans un centre hospitalier », témoigne Adeline, affirmant que « c’était comme ça pour les grossesses antérieures ».

La clinique mobile participe d’une stratégie avancée pour promouvoir la réduction de la mortalité maternelle et néonatale en Haïti. Elle permet d’apporter des soins prénatals, des services de planification familiale et d’autres soins essentiels dans des régions dépourvues d’établissements de santé.

Les préservatifs et la Covid-19

Malgré la pandémie COVID-19, l’UNFPA a favorisé la distribution de plus d'un million de préservatifs en Haïti en 2020 durant des séances de sensibilisation sur la prévention du VIH, des infections sexuellement transmissibles (IST), des grossesses précoces et non-désirées, précise son Représentant en Haïti. Des universités, des organisations de la société civile, des organisations de LGBTQ+ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenre, queer et plus) ainsi que des Mairies en avaient reçus, explique Yves Sassenrath. Plus de 4,000 adolescents et jeunes ont été directement touchés par la prévention du VIH et des IST et 350 LGBT et transsexuels (TS) ont été sensibilisés.

Une méthode assez populaire en Haïti

Le condom masculin est la méthode la plus populaire parmi les femmes célibataires et sexuellement actives, selon les résultats de l’enquête Mortalité, Morbidité, Utilisation des Services (EMMUS-VI, 2016-2017). Les préservatifs permettent à la fois d’éviter une grossesse et la transmission des infections sexuellement transmissibles, dont le VIH. 

Selon l’UNFPA, la grossesse chez les adolescentes est source de préoccupation parce que, dans la majorité des cas, elle empêche la femme de développer son plein potentiel afin de participer pleinement dans le processus de la construction d’une société prospère. En Haïti, 10% des jeunes filles, de la tranche d’âge 15-19 ans, ont déjà commencé leur vie procréative. Plus de 50% des adolescentes n’ont pas accès à une méthode de contraception qu'elles aimeraient utiliser. Plusieurs institutions de santé bénéficiaires en ont fait la remise lors d’activités communautaires notamment de sensibilisation, d’animation et de mobilisation.

D’autres activités pour promouvoir la planification familiale / contraception

Pour la Fondation pour la Santé Reproductive et l’Éducation Familiale (FOSREF), les activités de sensibilisation réfèrent à des échanges d’informations sur des thèmes qui préoccupent les jeunes, comme le dépistage du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), la prévention des stupéfiants, des grossesses précoces, de la violence, et la sensibilisation sur la planification familiale, confirme son Officier de Communication. 

Celle d’animation renvoie aux ateliers de groupes où les animateurs rejoignent les associations qui organisent de telles activités, ajoute Eddy Raymond. Tandis que celles de mobilisation ont eu lieu autour des liens entre la Covid-19 et d’autres aspects (VIH, stupéfiants par exemple) traités par les associations partenaires avec la FOSREF.

La FOSREF distribue des préservatifs aux jeunes et des jeunes hommes ayant des relations avec d’autres hommes (HARSA) lors de ces activités tenues dans les différents quartiers et communautés des différents départements géographiques du pays.

Les intrants de planification familiale et de santé maternelle

Adeline, qui a témoigné plus haut, a suivi les conseils des professionnels de santé qui animent la clinique mobile de Fond Ramier en adoptant une méthode de planification familiale.

La prévalence contraceptive a augmenté depuis 2005-2006, mais elle a très faiblement progressé entre 2012 et 2016-2017, passant seulement de 31% à 32%.

Lors des cliniques mobiles, des seaux à robinet et des masques en tissu ont été distribués dans le cadre des dispositions de prévention et de protection contre la Covid-19. 

Outre les préservatifs, l’UNFPA a aidé le Gouvernement à pourvoir en 2020 les institutions sanitaires en intrants de planification familiale et de santé maternelle pour un montant d’environ 700,000 dollars américains.

Le Ministère de la Santé Publique et de la Population assure, à travers la Direction de la Santé de la Famille (DSF), la distribution des intrants à travers les Directions Départementales Sanitaires et les Centres d’Approvisionnement en Intrants (CDAI), rappelle le pharmacien Dieuseul Esprit-Saint, responsable logistique des intrants de la santé reproductive.

Miss Engreend Pyram est Coordonnatrice du Programme de Santé de la Reproduction à la Direction Sanitaire du Centre. Elle se réjouit de la disponibilité des intrants dans son département. À partir d’un rapport trimestriel soumis à la Direction de la Santé de la Famille, elle reçoit généralement pour la même période 10,000 Depo Provera et seringues correspondantes, 144,000 stocks de préservatifs, 600 jadelle avec 2 implants, 3 caisses de 144 micro-lutte, 6 caisses de 720 microgynon, environ 200 boîtes de 2 comprimés d’urgence pour 200 clients, 100 DIU (stérilet) par année ainsi que des intrants de santé maternelle (fer, folate, ampicilline).

En plus de la distribution dans leurs institutions sanitaires, celles-ci ont également reçu sur demande des stocks additionnels d’intrants de planification familiale et de santé maternelle pour des cliniques mobiles s’inscrivant dans une stratégie avancée pour améliorer la santé maternelle en Haïti, souligne Miss Magaline Pierre, Coordonnatrice de Santé de la Reproduction de la Direction Sanitaire du Sud.

Importance de la planification familiale

La planification familiale volontaire a permis aux personnes en âge de procréer (15-49 ans), de mieux gérer leur vie et leurs familles, limiter et espacer les grossesses, et aux jeunes de faire des choix éclairés en matière de planification familiale, estime Miss Annette Pierre Simon, responsable du Programme de Santé de la Reproduction à la Direction Départementale Sanitaire de l’Ouest. 

Pour justifier l’importance de la planification familiale, le Directeur exécutif de la Profamil, Dr. Gianni De Castro évoque, entre autres, les grossesses non désirées qu’il faut prévenir ainsi que les avortements dans de mauvaises conditions, une des causes du taux élevé de mortalité maternelle en Haïti, 529 décès pour 100,000 naissances vivantes. Selon EMMUS-VI, parmi les femmes de 15-49 ans, 4% ont déclaré avoir eu recours à l’avortement, au moins une fois, au cours de leur vie.

Texte et photo : Vario Sérant