Port-au-Prince, 8 avril 2025 --- Une soixantaine de prestataires de santé des cliniques mobiles participent à une formation d’une semaine sur la prévention et le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le VIH, ainsi que sur la prévention et le screening de la tuberculose.
Cet atelier d’une semaine est organisé à Port-au-Prince par l’UNFPA et l’ONUSIDA en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP).
Dans le cadre du projet Fonds Mondial
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet soutenu par le Fonds Mondial, qui s’étend sur une période d’un an, jusqu’à juin 2025, indique le Représentant adjoint de l’UNFPA en Haïti, Jean Pierre Makelele. Les fonds ont été mobilisés à travers le sous-cluster VBG qui regroupe les acteurs humanitaires engagés dans la lutte contre les violences basées sur le genre, souligne-t-il.

Le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) joue un rôle de leadership et l’UNFPA de co-lead dans ce sous-cluster, afin de faciliter une réponse plus prévisible, plus responsable et plus efficace dans les situations humanitaires complexes, ajoute Dr Makelele.
L’objectif
L’objectif de cette formation est de renforcer la capacité des prestataires de santé à fournir des soins de santé intégrés pour répondre aux besoins croissants créés par la crise actuelle, précise le Représentant de l’ONUSIDA en Haïti, Christian Moualla. Il s’agit aussi de soutenir la continuité des services essentiels de prévention et de gestion des VSBG, de prévention et de traitement du VIH/IST et de la TB dans les cliniques mobiles déployées dans les sites de déplacés de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
3500 personnes dépistées au VIH
3500 personnes dépistées au VIH lors de ces cliniques mobiles recevront des services de prévention et de soins essentiels appropriés. Ces services seront également accompagnés de référencements pour les cas dépistés positifs au VIH et les cas suspects de tuberculose vers les centres de prise en charge et de traitement.
Dans un contexte de crise où les personnes vulnérables sont davantage exposées aux IST, au VIH ainsi qu’aux violences sexuelles, en plus du manque d'accès aux services de santé, cette formation permettra d'équiper les prestataires des cliniques mobiles d’outils essentiels au dépistage clinique des infections sexuellement transmissibles, du VIH, de la tuberculose, ainsi que sur la prise en charge des personnes infectées.
Le référencement
Un circuit de référencement sera mis en place pour permettre aux personnes identifiées et qui ont besoin de soins d’être orientées vers les centres de prise en charge appropriés.
Une cartographie des services de traitement de la tuberculose et du VIH sera partagée avec les prestataires de santé du département de l’Ouest, afin de garantir une prise en charge efficace et coordonnée.
Mettre en pratique les savoirs
Grâce à cet atelier, les participantes et participants acquièrent les connaissances nécessaires sur les thématiques abordées et seront en mesure de mettre en pratique ces savoirs dans les prochaines activités de clinique mobiles.
Ils/elles pourront s’engager activement dans la promotion des droits de santé sexuelle et reproductive afin d’offrir des services de santé de qualité à ces femmes et filles vulnérables qui peinent à couvrir leur dignité.
Contre les décès maternels évitables
À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, la Directrice exécutive de l’UNFPA, Dr. Natalia Kanem, a appelé à une priorisation des investissements pour atteindre zéro décès maternel évitable.
« Engageons-nous à bâtir des sociétés plus saines et plus justes et à garantir que toutes les femmes qui mettent au monde la vie puissent survivre à l'accouchement et s’épanouir par la suite ».
Nous avons tous un rôle à jouer dans la lutte contre les décès évitables et dans l’amélioration de la santé publique, particulièrement en ce qui concerne les femmes et les communautés vulnérables. Nous pouvons et devons mettre fin aux décès maternels évitables.
Un atout dans ma profession de sage-femme
« Par rapport à ce fléau mondial qu’est le VIH / SIDA, on a besoin de personnel qualifié en soins et pluridisciplinaire pour une prise en charge adéquate et des mesures préventives très poussées pour arriver à atteindre l’objectif zéro nouvelle infection d’ici 2030 », estime l’infirmière sage-femme, Naomie Noel.
Elle considère cette formation comme un atout dans l’exercice quotidien de sa profession de sage-femme.
« Éducation, sensibilisation pour les jeunes et adultes, pour ceux qui sont sains afin de garder un comportement sexuel responsable ». Tout ceci est important, précise Noel.
Selon elle, « il convient d’encourager ceux qui sont déjà infectés à avoir un changement de comportement pour éviter de compliquer leur cas et suivre leur régime strict ».
Texte et photos : Vario Sérant