Port-au-Prince, 8 mars 2025 --- La Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Pedrica Saint Jean, a salué le courage et la résilience des femmes et des filles haïtiennes, qui sont obligées d’abandonner leur domicile pour aller se réfugier dans des sites non conformes aux normes de sécurité.
Plus d'un million de personnes se trouvent déplacées internes, tandis que près de la moitié de la population est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë. Entre janvier et décembre 2024, un total de 6488 incidents de violence basée sur (VBG) ont été déclarés auprès des prestataires de services du Sous-Cluster VBG.
Pour le respect des droits
Les droits fondamentaux des femmes et des filles concernées doivent être respectés, restitués, protégés et garantis, a précisé la Ministre.
Les femmes doivent accéder à la sécurité, à l’éducation, à la santé, à un environnement sans violence, à des programmes d’éducation adaptés, ainsi qu’à des initiatives d’autonomisation économique, a-t-elle ajouté.
Pour une fin des violences sexuelles
La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU et Cheffe du BINUH, Maria Isabel Salvador, a indiqué que chaque femme doit vivre à l’abri de la paix, accéder aux opportunités et règles de droits.
Près de 40% des femmes haïtiennes subissent des violences sexuelles et physiques, a-t-elle souligné.
Les violences sexuelles contre les femmes et les filles sont utilisées comme arme de guerre, d’intimidation, de contrôle territorial et de domination.
Pas d’avenir sans les femmes
La Représentante spéciale a déploré la faible participation des femmes dans la sphère politique. Le Conseil Présidentiel de Transition ne compte qu'une femme et le Conseil Electoral Provisoire (CEP) n'en contient que quatre, a-t-elle rappelé.
L’avenir d’Haïti va être bâti avec les femmes, a-t-elle précisé. Elle a suggéré que l’égalité soit reflétée dans la politique du pays.
Un devoir en faveur des femmes
La Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes a fait savoir qu’il est du devoir du MCFDF de soutenir les femmes et filles déplacées et de leur offrir les opportunités nécessaires pour qu’elles puissent s’épanouir dans un environnement de respect, d’égalité et d’autonomisation.
Le gouvernement multiplie des efforts pour apporter des réponses appropriées à travers le Ministère à la Condition féminine et aux Droits des Femmes qui a joué un rôle important pour assurer, la prise en compte des besoins spécifiques des femmes et des filles déplacées au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, à cause de la fureur des gangs lourdement armés qui pillent, volent et violent. Les femmes et les filles sont les premières victimes de la barbarie sauvage de ces malfrats.
Affronter les défis
Pour faire face aux défis, le MCFDF a lancé plusieurs initiatives de réponse. Des programmes d’accompagnement psychologiques sont mis en œuvre à travers des organisations de femmes identifiées par le MCFDF ayant une expertise dans l’accompagnement psychosocial des femmes victimes de violences basées sur le genre. Cette action vise à garantir l’accès des femmes et des filles à des soins de santé mentale des femmes et des filles déplacées.
Un programme de réinsertion sociale des femmes et des filles déplacées est en cours d’implémentation. Des distributions périodiques de kits d’hygiène et alimentaires sont envisagées, y compris le renforcement du centre d’écoute du MCFDF pour les victimes de violences sexuelles et l’accès à des programmes éducatifs pour les filles, qui doivent absolument poursuivre leur scolarité, même dans les situations de crise.
Des remerciements
La Ministre a remercié ONU FEMMES et l’UNFPA, deux partenaires inconditionnels du ministère, ainsi que le PNUD et l’UNICEF. La Ministre continue à croire dans cette coopération dans le cadre d’un vaste projet d’éducation des jeunes aux droits des femmes et au développement qui sera initié avant peu par le MCFDF.
L’UNFPA en Haïti a fourni un appui financier au MCFDF, de concert avec d’autres partenaires, dans le cadre de la commémoration de cette journée internationale des femmes. Cette commémoration s’articule autour du thème : Droits, Égalité et Autonomisation pour les femmes et les filles.
Cette commémoration est une journée de sensibilisation et une opportunité de plaidoyer par rapport à chacun de ses thèmes et aux résultats que le MCFDF cherche à atteindre avec l’appui de l’UNFPA.
Une action conjointe
Avec le MCFDF, l’UNFPA s’inscrit dans le cadre d’une action conjointe en vue d’une société haïtienne plus juste et plus égalitaire.
« Nous harmonisons nos efforts et soutenons un plaidoyer agissant en faveur de la prise en charge holistique des femmes et des filles et celles qui ont été violées notamment », a souligné le Représentant de l’UNFPA en Haïti, Samir Anouti.
L’UNFPA a, comme chaque année, signé un plan de travail (PTA) avec le MCFDF en vue d’aboutir à des résultats stratégiques.
Texte et photos : Vario Sérant