(Par : Peleg Charles, Analyste d’Information Publique de OCHA Haïti)
Port-au-Prince, le 26 juillet 2017 --- L’UNFPA Haïti a organisé les jeudi 6 et vendredi 7 juillet 2017 un atelier en vue d’élaborer le plan de contingence de l’agence pour la saison cyclonique en cours. Des représentants du gouvernement, d’agences des Nations Unies et de la société civile ayant une expertise dans la gestion des risques et les réponses humanitaires ont participé à cet exercice visant à compléter le plan de contingence nationale.
Haïti est parmi les 3 pays plus vulnérables face aux effets du changement climatique. Cet atelier a eu pour objectif de renforcer le Plan de contingence national, en mettant l’accent sur les besoins se rapportant à la santé sexuelle et reproductive ainsi que la violence basée sur le genre. Ce document prendra comme principaux groupes cibles les jeunes, les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et les adolescentes.
Contexte humanitaire en Haïti
Le chef de bureau a.i. de OCHA, Vedaste Kalima, a rappelé la vulnérabilité du pays face aux désastres. Alors que le pays se remettait à peine du contexte humanitaire post séisme, l’ouragan Matthew est venu remuer le couteau dans la plaie. « Matthew a laissé plus de 2 millions de personnes en besoin d’assistance humanitaire », a-t-il souligné avant d’évoquer le problème des 204 911 personnes retournées de la République Dominicaine enregistrées par l’OIM dans le cadre de la crise binationale.
En termes de préparation pour cette saison cyclonique, le Gouvernement élabore un scénario de Plan de contingence pour une réponse à un cyclone caribéen de catégorie IV qui risque de traverser l’Ile Hispaniola à partir de la République dominicaine. Selon ce scénario, des écoles servant d’abris d’urgence sont endommagées ainsi que des structures de santé, des voies d’accès, des plantations, entre autres.
« Le scénario pour le plan de contingence de l’année 2017 se base sur l’expérience de Matthew, étant donné qu’il nous faut nous baser sur un évènement dont la probabilité existe. Nous avons appris que la saison risque d’être mouvementée. S’il est vrai que cela ne signifie pas que des cyclones vont passer sur Haïti, mais il faut en général se préparer au pire », a relaté le représentant de la Direction de la Protection Civile, Joseph Felix.
Les responsables de l’UNFPA ont profité de cet atelier pour présenter un bilan des actions déjà mises en œuvre dans le cadre de la réponse à l’ouragan Matthew. L’agence a en effet facilité l’accès à des soins obstétriques, des doses de vaccins, fait le plaidoyer pour que la situation des femmes en âge de procréer soit prise en compte dans les réponses. L’agence a aussi œuvré dans la lutte contre la violence basée sur le genre dont la tendance à la hausse est souvent constatée en phase d’urgence humanitaire.
Les participants saluent l’initiative
« Cet atelier a permis à certains acteurs gouvernementaux et de la société civile de mieux comprendre la démarche de l’élaboration du Plan de Contingence. Le rappel pour la prise en compte des besoins éventuels des femmes en âge de procréer et des femmes victimes de violence basée sur le genre va renforcer le Plan de Contingence National », a dit Jean Max Gabriel du Secrétariat Permanent pour la Gestion des Risques et Désastres en Haïti.
De son coté, Docteur Mireille Salomon Peck, consultante à l’unité communautaire du Centre GHESKIO, a félicité l’approche consistant à réunir différents acteurs intervenant dans les problématiques du genre et de la santé en période de catastrophe. « Le fait d’établir des stratégies avant le désastre permettra d’avoir des réponses plus structurées et plus efficaces lors d’une éventuelle réponse d’urgence ».
Par ailleurs, la Directrice de Coordination des bureaux départementaux du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes a exhorté les autorités politiques à faire montre de leur bonne volonté pour prendre en compte les besoins essentiels des femmes dans les documents de stratégie de réponse. « Il faut former les élus locaux, fraichement élus et qui jouent le rôle de responsables des comités de protection civile communale et locale pour qu’ils tiennent compte des données désagrégées lorsqu’elles font remonter les informations après les premières évaluations », a suggéré Mimose Royal André, tout en rappelant que le MCFDF fait un plaidoyer pour que les abris d’urgence soient mieux structurés. Elle a, entre autres, souligné la nécessité de prendre en compte les besoins d’éclairage, d’accès aux toilettes, la prévention du droit de cuissage dans les abris d’urgence, des femmes chef de ménages monoparentales et des femmes agricultrices.
L’élaboration du Plan de contingence de l’UNFPA sera un chapitre important dans le plan de contingence nationale en ce sens qu’il va permettre d’identifier les besoins spécifiques des différentes couches vulnérables.