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Port-au-Prince, le 6 mai 2016 --- Ils étaient plus d’une centaine de femmes et nouveau-nés à recevoir des soins à l’hôpital de l’OFATMA, secteur nord de Port-au-Prince, le 4 mai 2016.

L’Association des Infirmières Sages-Femmes d’Haïti (AISFH), avec le support du MSPP et de l’UNFPA, organisait cette journée de pratique sage-femme, dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale des Sages-Femmes.

Naïka Paressa, âgée de 24 ans et enceinte de 6 mois, salue une telle initiative. “Je suis venue ici pour des douleurs au niveau du ventre. On m’a bien reçue, on m’a donné une carte, on m’a examinée et on m’a donné des médicaments. Le bébé, dans mon ventre, va bien”.

Les patientes reçues étaient des femmes enceintes, des accouchées de moins de 3 mois et des femmes ayant des problèmes d’ordre gynécologique, précise la sage-femme en chef de la maternité de l’OFATMA (Office d’Assurance Accidents du Travail, Maladie et Maternité).

“Nous avons également offert des séances d’éducation aux femmes enceintes et accouchées, ainsi que des cours de préparation à l’accouchement aux femmes qui sont sur le point d’accoucher”, ajoute Jeanne Lucia Salvador.

Après les consultations et séances d’éducation, les femmes ont reçu des médicaments, des articles de bébés, des kits de naissance, des moustiquaires et des articles de toilettes.

Par ailleurs, l’ AISFH a procédé au lancement officiel de la couleur internationale des Sages-Femmes, en présence de la Ministre de la Santé Publique et de la Population (MSPP), Dr Daphnée Benôit Delsoin.

La Ministre a, lors de cet atelier de commémoration du 5 mai, souligné la nécessité de continuer à faire le plaidoyer pour faire comprendre à tout un chacun l’apport des sages-femmes dans les soins de santé maternelle et les soins néonatals.

Ramener le taux d’accouchement institutionnel à 80% (contre 36% actuellement) et la ratio de mortalité maternelle en-deça de 70% (il est actuellement de 350/100,000 mille naissances vivantes), c’est l’objectif que l’on se doit de fixer, de l’avis du Dr. Delsoin.

Malgré des progrès évidents, Haïti est encore loin derrière ses voisins du bassin caribéen et du continent relativement aux indicateurs de santé (pourcentage d’accouchement institutionnel et ratio de mortalité maternelle notamment).

La Représentante de l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la Population, a, pour sa part, exhorté les pays, s’agissant des sages-femmes, à investir dans la formation de qualité, de bonnes conditions de travail, des salaires décents, des politiques de ressources humaines adéquates et les possibilités de développement professionnel. Marielle Sander reprenait ici l’appel lancé par le Directeur exécutif, Dr Babatunde Osotimehin, à l’occasion de la Journée Internationale des Sages-Femmes.

L’UNFPA appuie la formation et soutient des milliers de sages-femmes dans plus de cent pays. Une récente enquête a montré que dans cinquante-sept de ces pays, l’UNFPA a contribué à former soixante-huit mille sages-femmes au cours des sept dernières années.

En Haïti, l’UNFPA appuie le Ministère de la Santé Publique dans la formation de base des sages-femmes et la formation continue des enseignants sages-femmes. En plus de l’appui technique et financier pour la formation des sages-femmes, l’UNFPA fait le plaidoyer pour le déploiement des sages-femmes dans les SONUB du pays, dont quatre sont appuyés techniquement et financièrement par l’UNFPA.

Les maternités SONUBs (Soins Obstétricaux et Néonataux d'Urgence) font partie des cinq axes stratégiques identifiés par le Ministère de la Santé pour créer un réseau de services médicaux visant à desservir les zones reculées, à travers le pays.

L’UNFPA a été honoré, il y a de cela trois ans, par l’Association des Infirmières Sages-Femmes pour sa contribution significative à l’avancement du projet des sages-femmes, considéré par le MSPP comme la porte d’entrée du système de santé en Haïti.

Selon le MSPP, le pays aurait besoin d’au moins 1500 sages-femmes pour réduire significativement le nombre de femmes qui meurent au cours de leur grossesse ou au moment de l'accouchement. Les 250 sages-femmes actuellement réparties à travers le pays ne suffisent pas pour fournir les soins auxquels ces mères ont droit.