L’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la Population, et l’Entité des Nations Unies pour l’Egalité des Sexes et l’Autonomisation des Femmes (ONU Femmes) en Haiti, se félicitent que le Prix Nobel de la Paix ait été attribué cette année à deux activistes fervents de la lutte pour l’éradication de la violence sexuelle à l’égard des femmes, en l’occurrence le docteur congolais Denis Mukwege et l’irakienne des droits de l’homme, Nadia Murad.
Cette distinction est d’abord un hommage au courage exemplaire et à la ténacité dont Mukwege et Murad ont fait montre dans ce noble combat en faveur du respect des droits des femmes et des filles. Cette récompense est aussi une reconnaissance du combat des victimes de violence mais elle sert également d’appui moral aux survivantes.
Selon les estimations, 35 pour cent des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne à un moment donné dans leur vie. A l’échelle mondiale, on estime qu’une femme sur trois sera victime de violences physiques ou sexuelles au cours de son existence.
Comme ailleurs, la violence envers les femmes est une réalité prégnante en Haïti. La sixième édition de l’enquête Mortalité, Morbidité, Utilisation des Services (EMMUS-VI, 2016-2017) nous rappelle que 29 % de femmes ont subi la violence physique depuis l’âge de 15 ans, 12 % de femmes ont subi la violence sexuelle, 34 % de femmes non célibataires ont subi la violence conjugale, soit physique, sexuelle ou émotionnelle.
Pour l’UNFPA et ONU Femmes en Haiti, le choix du Comité Nobel de récompenser deux figures emblématiques de la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes est un encouragement à l’intensification des efforts de tous pour faire reculer la culture du silence qui entoure, trop souvent, la violence sexiste, laquelle met en péril la santé, la dignité, la sécurité et l’autonomie de ses victimes.
L’UNFPA et ONU Femmes en Haiti profitent pour appeler à une implication plus active et sans relâche de tous les acteurs dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), y compris dans des situations de conflits.
En effet, c’est dans le quotidien, dans tous nos pays, en paix comme en situation de conflit, que se construisent les normes sociales de genre et mécanismes qui alimentent la violence basée sur le genre.
Nous souhaitons encourager le leadership des jeunes filles et des femmes, à l’instar de Nadia Murad, et exhorter plus d’hommes à s’impliquer activement pour mettre fin aux violences basées sur le genre, comme ces deux lauréats l’ont fait parfois au péril de leur vie. Ce prix Nobel est une reconnaissance internationale de l’impératif d’œuvrer résolument contre les violences basées sur le genre, partout et en tout temps.
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Pour information :
Vario Sérant, 3701-4872, serant@unfpa.org
Guillaume Joachin, 3170-0234, guillaume.joachin@unwomen.org