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Quelque 250 jeunes issus de différents quartiers de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince et de certains départements d’Haïti ont échangé sur le thème de la Journée Internationale de la Jeunesse 2019 « Transformer l’éducation, avec pour objectif d’aboutir à un mini-cahier des charges à remettre aux décideurs politiques.

Cette activité s’est tenue au Ranch de la Croix-des-Bouquets (nord-est de Port-au-Prince), qui abrite les locaux du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC), à l’initiative du MJSAC, d’un groupe d’agences ONUsiennes en Haïti (ONUFemmes, PNUD, UNESCO, UNFPA et UNICEF) et des organisations de jeunes FOSREF, HAGN et OJH.

Une éducation sans exclusive, de qualité et adaptée aux besoins du pays, la standardisation des méthodes d’enseignement, la généralisation du créole comme langue d’enseignement, la gratuité effective de l’enseignement au niveau primaire, des programmes de crédit pour les jeunes, des programmes de cantine scolaire, un encadrement soutenu des adolescents, en particulier les filles en matière d’éducation sexuelle complète, des programmes pour favoriser l’estime de soi, le respect mutuel et le leadership chez les jeunes, des programmes de sensibilisation pour encourager une utilisation à bon escient par les jeunes des TIC pour leur développement personnel et le développement du pays : autant de recommandations émanant des différents groupes de travail.

Les travaux de groupes ont été précédés d’un mini-dialogue intergénérationnel entre le ministre de la Jeunesse, les responsables d’agences ONUsiennes représentés et les jeunes.

Pour booster leur estime de soi et la foi dans l’éducation, Edwing Charles a rappelé son origine très modeste qui ne l’a pas empêché de devenir avocat et ministre. Le ministre a pris naissance à La Saline, l’un des quartiers les plus défavorisés de la capitale haïtienne.

Abondant dans le même sens, le Représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Yves Sassenrath, a précisé que « ledikasyon se lajan sere » (l’éducation, c’est comme un compte d’épargne). Un slogan repris en chœur par les jeunes et qui a été suivi d’un autre tout aussi révélateur « edikason djanm = jenès djanm » (littéralement en français : une éducation robuste = une jeunesse robuste). M. Sassenrath a souligné le caractère multidimensionnel de l’éducation, attirant l’attention sur l’éducation sexuelle complète qui permet, entre autres, aux jeunes d’examiner de quelle manière leurs choix affectent leur propre bien-être et celui des autres, et de comprendre et d’assurer la protection de leurs droits tout au long de leur vie. En Haïti, la moitié de la population a moins de 23 ans.  

La Représentante de l’UNESCO en Haïti, Alvarez Laso Pilar, a souligné que le thème de la Journée internationale de la jeunesse 2019 met en lumière les efforts visant à rendre l’éducation plus inclusive et plus accessible pour tous les jeunes, y compris les efforts des jeunes eux-mêmes. Ce thème est enraciné dans l'objectif 4 du Programme de développement durable à l'horizon 2030 qui vise à « assurer une éducation de qualité inclusive et équitable et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie pour tous ». 

En Haïti, des progrès majeurs ont été accomplis dans la dernière décennie dans l’amélioration de l’accès à l’éducation et à l’accroissement des taux de scolarisation à tous les niveaux dans les écoles, en particulier pour les filles. Les savoirs de base ont progressé de façon spectaculaire, mais il convient de redoubler d’efforts pour avancer encore plus vite sur la voie de la réalisation des objectifs dans le domaine de l’éducation universelle.

La journée du 10 août se voulait donc un espace donné aux jeunes pour « examiner comment le gouvernement haïtien, les jeunes, les organisations dirigées par des jeunes et les organisations à caractère jeunesse ainsi que d’autres parties prenantes pourront transformer l’éducation, de sorte qu’elle devienne un outil puissant pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 en Haïti », ont soutenu les différents intervenants.

Texte : Vario Sérant

Photo : Molière Solon