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Port-au-Prince, le 4 mai 2022 --- “Pour une maternité sans risque et une bonne santé reproductive : Orientons nos regards vers la pratique sage-femme”. C’est sous ce thème que l’Association des Sages-femmes d’Haïti (ASFH) a organisé sa première Conférence Nationale, les 4 et 5 mai 2022.

En présence de plus d’une centaine de personnes, les différents intervenantes et intervenants ont souligné le rôle clé des sages-femmes dans la réduction de la mortalité maternelle et néonatale et ont plaidé en faveur de leur renforcement continu.

Haïti a le taux de mortalité le plus élevé de l’hémisphère américain, soit 529 décès pour 100 000 naissances vivantes.

Selon la Présidente par intérim de l’ASFH, les sages-femmes ont un rôle crucial dans l’offre de soins aux femmes et à leurs familles. “Elle jouent un rôle essentiel au moment d’une grossesse et d’un accouchement”, a précisé Yves Carmelle Fanfan. “Les sages-femmes assurent, en toute autonomie, le suivi de la femme et du nouveau-né en bonne santé”, a ajouté l’infirmière et sage-femme.  

Estimant que les sages-femmes représentent un maillon important dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique en santé sexuelle et reproductive du Ministère de la Santé Publique et de la Population, la Présidente a plaidé pour la valorisation continuelle de cette profession en vue de sauver davantage de vies. Haïti dispose de seulement 15% du nombre de sages-femmes dont elle aurait besoin.

Tout en acceptant les défis à surmonter, le Ministre de la Santé Publique et de la Population s’est réjoui de certains progrès accomplis. Dr Alex Larsen a cité notamment l’installation d’une Faculté de Sage-femme avec 3 pôles (Ouest, Nord et Sud) et le renforcement des maternités offrant les soins néonataux d’urgence de base et des soins complets, comme stratégie pour réduire la mortalité maternelle et la mortalité néonatale.

Le Ministre Larsen a remercié la Coopération Canadienne, l’Université des Trois Rivières et l’UNFPA pour leur engagement continue en faveur de l’avancement de la profession de sage-femme.

La Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Sofia Lauréus, a souligné la nécessité pour tout un chacun de se mettre ensemble dans la stratégie pour la réduction de la mortalité maternelle et la santé des filles et des femmes.

Le Représentant de l’UNFPA en Haïti a trouvé très appropriée l’expression maternité sans risque. Une maternité sans risque signifie l'accès des femmes aux soins pendant la durée de leur grossesse et au moment de l'accouchement.

Saidou Kabore a relevé le lien direct entre le travail des sages-femmes et les 3 objectifs transformateurs auxquels se sont engagés les pays pour l’horizon 2030. Il s’agit de zéro décès maternel évitable, zéro besoin non satisfait en planification familiale et zéro violence basée sur le genre et pratique néfaste.

La planification familiale est un élément fondamental dans la réduction des décès maternels, a indiqué Kabore. La prévalence contraceptive moderne chez les femmes de 15-49 ans en union est de 32%. Près de 38% des femmes en union n’ont pas accès à des méthodes de planification familiale. 

Le Chef de la coopération et conseiller aux affaires politiques, économiques et publiques à l’ambassade du Canada en Haïti a salué le rôle clé des sages-femmes en matière de santé sexuelle. C’est pour cette raison, a souligné Alexandre Côté, que le Gouvernement du Canada s’implique autant dans le financement de la formation des sages-femmes en vue d’augmenter les chances en matière de réduction de la maternité maternelle en Haïti.

Texte: Vario Sérant

Photo: Michaël Isaac Junior Ambroise