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L´ONU APPELLE À L´ACTION : LE RENFORCEMENT DES BONNES PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES ET AGRICOLES EST INDISPENSABLE POUR LE DÉVELOPPEMENT D´HAÏTI

L´ONU APPELLE À L´ACTION : LE RENFORCEMENT DES BONNES PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES ET AGRICOLES EST INDISPENSABLE POUR LE DÉVELOPPEMENT D´HAÏTI

L´ONU APPELLE À L´ACTION : LE RENFORCEMENT DES BONNES PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES ET AGRICOLES EST INDISPENSABLE POUR LE DÉVELOPPEMENT D´HAÏTI

calendar_today 01 Janvier 2016

-Les Nations Unies célèbrent la Journée mondiale de l´environnement en reconnaissant les efforts des institutions haïtiennes visant à augmenter les zones protégées et appellent à la recherche d’alternatives durables permettant d´arrêter les pratiques qui favorisent la désertification et la sécheresse telles que l´abattage des arbres. L´ONU encourage aussi les actions pour freiner l`urbanisation sans contrôle qui augmente la vulnérabilité de la population face aux désastres naturels. Par ailleurs, les Nations Unies soulignent que les femmes sont encore une fois les plus affectées par la détérioration de l´environnement et par ses conséquences en Haïti. -À l´occasion de la journée du 5 Juin, l´ONU soutiendra plusieurs activités de sensibilisation dans le Sud-Sud-Est et à Port-au-Prince.

Port-au-Prince, le 4 juin 2016- À l´occasion de la Journée mondiale de l’environnement célébrée le 5 juin, les Nations Unies en Haïti réitèrent leur soutien au pays dans ses engagements visant à augmenter les bonnes pratiques environnementales et agricoles capables de freiner la dégradation accélérée de l’environnement, à travers les Objectifs de Développement Durable (ODD) à l´Horizon 2030 et à l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Selon l´ONU, ces objectifs sont cruciaux pour renforcer la résilience des Haïtiens par une meilleure gestion des ressources et l´adaptation aux phénomènes naturels.

Les experts des Nations Unies en Haïti mettent l’accent sur le fait qu’une gestion et une protection responsable de l´environnement au niveau institutionnel et communautaire, ainsi que l´aménagement du territoire, sont indispensables pour le développement économique et social d´Haïti. En effet, la pollution et l´exploitation non durable des écosystèmes terrestres et marins affaiblissent les alternatives économiques (notamment le tourisme, l´agriculture, la pêche et l´énergie) aggravent les risques de pauvreté extrême. Ces facteurs sont interdépendants avec les déficiences des systèmes d’accès à l´eau, d´assainissement et de gestion des déchets, et ont aussi un impact sur le risque de maladies hydriques, la pauvreté énergétique et la vulnérabilité de la population face aux désastres naturels. 

La biodiversité est aussi affectée par la dégradation de l´environnement en Haïti, où 19% de l´ensemble des espèces sont menacées d´extinction. Cette année, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a voulu justement attirer l’attention sur la lutte contre le commerce illicite des espèces sauvages, avec le thème mondial pour la journée « Luttons pour la vie sauvage ».

Cette conjonction de facteurs s´ajoute aussi à l´urbanisation massive et sans contrôle dans des espaces à risques (notamment sur la côte) qui ne respectent pas les normes de construction et sans accès aux services de base. Selon le rapport du PNUD sur les Objectifs du Millénaire en Haïti, la population habitant dans des maisons ne remplissant pas les conditions minimums (taudis) a presque doublé au cours des deux dernières décennies en Haïti et au moins 74% des ménages vivent dans ces espaces en zone rurale et urbaine. 

La déforestation est l’un des problèmes qui préoccupent le plus les experts des Nations Unies, puisqu´elle accélère l´érosion du sol et la baisse de la pluviométrie, facteurs liés aux 3 années de sécheresse exacerbées par le phénomène El Niño et par le changement climatique. Cette situation a entrainé la perte de jusqu´à 70% des récoltes, l´augmentation des prix des produits alimentaires de base et le manque d’opportunités de travail dans le secteur agricole, ainsi que l´augmentation du nombre de personnes en insécurité alimentaire en Haïti (3,6 millions dont 1,5 million souffrant d’insécurité alimentaire sévère). Cette dégradation réduit aussi l´accès à l´eau dans un pays où 42% de la population haïtienne n´a toujours pas un accès sûr à l´eau potable et 72% ne disposent pas d´assainissement adéquat.

La couverture végétale est très faible, même si le manque de données actualisées ne permet pas d’en déterminer avec exactitude le taux. L’un des facteurs qui contribuent à la déforestation est l´abattage d´arbres pour la production de charbon, qui en 2012 était utilisé dans 92% des ménages haïtiens pour la cuisson. Selon la FAO, 10.000 sacs de charbon sont consommés par jour dans le pays. De plus, l´érosion des sols augmente singulièrement la vulnérabilité des populations aux catastrophes naturelles, notamment aux cyclones, aux intempéries et aux séismes. 

Encore une fois, les études des Nations Unies alertent sur le fait que les femmes et les ménages les plus pauvres sont affectés de manière disproportionnée par la dégradation de l´environnement, notamment les ménages en milieu rural ayant une femme comme chef de ménage, puisqu´ils souffrent en priorité de la baisse des rendements agricoles causés par les conséquences de la déforestation.

En réponse, les Nations Unies encouragent les efforts nationaux vers l´efficience des moyens production, la conservation des ressources naturelles et la restauration des terres dégradées à travers de meilleures pratiques agroforestières, environnementales et agro-écologiques, ainsi que la conservation des variétés locales. Ces pratiques permettraient la réduction des pertes post-récoltes des produits agricoles (actuellement de l'ordre de 30-40 %, selon le Ministère de l´Agriculture). 

Face à la gravité de la situation, les Nations Unies saluent le fait que, depuis plusieurs années, l´Etat Haïtien, avec l’appui de ses partenaires, a mené des actions pour protéger l’environnement et mitiger les risques qui découlent de sa dégradation, telles que: 

- La signature des conventions des Nations Unies comme le Corridor Biologique dans la Caraïbe (CBC), la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) et la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUC)

- La création de nouvelles zones protégées dont les premières zones marines dans le Sud et dans le Nord

- La délimitation des Parcs Nationaux de Macaya, La Visite et la Forêt des Pins

- La création de la Reserve de Biosphère La Selle

- La mise en place des structures de gestion des Aires Protégées comme l´Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP) et le déploiement du Corps de Surveillance dans les Aires Protégées.

Activités des Nations Unies pour marquer la journée dans le Sud, le Sud-Est et à Port-au-Prince

Pour marquer la Journée Mondiale de l’Environnement de 2016, la famille des Nations Unies a prévu des activités diverses. Ainsi, le PNUE (Programme des Nations Unies pour l´Environnement), appuyé par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l´Alimentation et l´Agriculture), accompagnera le Ministère de l’Environnement dans la mise en œuvre d’activités d’information et de sensibilisation dans l’aire protégée de Port Salut dans le département du Sud. Pour cette année le thème mondial « Luttons pour la vie sauvage » a été réadapté dans le Sud en : «Chak espès konte, pwoteje yo se pwoteje tèt nou : Ann pote kole». Les principales actions de sensibilisation prévues sont la plantation symbolique de mangliers à l’embouchure de la rivière Trouiac, des expositions sur la faune et la flore du Parc National Naturel Macaya, les richesses de la forêt sèche d’Aquin et aussi sur le milieu marin, un concours de dessin avec des écoliers et une compétition de natation avec les pêcheurs. Pour sa part, la MINUSTAH organise des activités culturelles et une course non compétitive de 5 km à Jaborandi Camp. Ce programme se complète avec une projection-débat de cinéma et des ateliers organisés le 8 juin par le Programme des Volontaires des Nations Unies en collaboration avec le Groupe de Communication des Nations Unies, des agences et partenaires des collectifs de la jeunesse. 

Pour plus d’information, merci de contacter: 

José Ignacio Martín Galán, martingalan@un.org (Bureau du DSRSG/RC/HC et Groupe de Communication des Nations Unies, tel. 509 37010336

Sophie Boutaud de la Combe : (boutauddelacombes@un.org) Porte-parole et chef adjointe de la communication, MINUSTAH