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Pour réduire la morbi-mortalité maternelle dans les zones frontalières d’Haïti

Pour réduire la morbi-mortalité maternelle dans les zones frontalières d’Haïti

Actualités

Pour réduire la morbi-mortalité maternelle dans les zones frontalières d’Haïti

calendar_today 10 Février 2022

Le Directeur départemental sanitaire du Nord-Est, Jean Denis Pierre, et le Représentant de l'UNFPA en Haïti, Saidou Kabore

Port-au-Prince, 7 février 2022 --- L’augmentation des déportations de compatriotes, y compris des femmes enceintes, de la République Dominicaine, depuis le 12 novembre 2021, agrandit la fréquentation des patientes dans les hôpitaux établis dans les zones frontalières, confirme le Directeur départemental Sanitaire du Nord-Est, Dr Jean Denis Pierre.

Sur les 500 personnes arrivées en moyenne par semaine à Ouanaminthe, dans le Nord-Est, une centaine sont des femmes, souligne le Responsable du Centre de Triage de « Zanmi Lasante » (Amis de la Santé / Partners in Health), Carlot Jean.

Les institutions sanitaires haïtiennes reçoivent les femmes enceintes migrantes sans faire de considération particulière, indique le Directeur Médical de l’Hôpital Notre-Dame de la Nativité de Belladère. Ces gestantes suivent un processus habituel marqué par une évaluation au niveau de la maternité, des examens de laboratoire et une prise en charge des femmes qui sont prêtes à accoucher, précise Dr Watson Eustache.

Après l’accouchement, les femmes s’installent dans leurs communes de résidence en recevant un soutien d’entités comme l’Office National de la Migration (ONM), l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) et le Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés (GARR).

Des femmes enceintes haïtiennes accouchent en République Dominicaine parce que les services de santé sont permanents et les soins sont gratuits, précisent des responsables de santé locaux. Chaque hôpital dispose d’un budget. Une continuité des soins est nécessaire dans les institutions sanitaires des zones frontalières d’Haïti pour mieux accueillir les patientes.

L’hôpital de l’arrondissement de Ouanaminthe, proche de la ville de Dajabón sur la frontière de la République Dominicaine et située à 314 kilomètres de Port-au-Prince, effectue 250 à 300 accouchements institutionnels par mois, dont une quarantaine de césariennes, indique le Directeur Départemental Sanitaire, Dr Jean Denis Pierre.  

Avec notamment 4 salles de consultation pour les services de base (médecine, chirurgie/orthopédie, pédiatrie, obstétrique-gynécologie), l’’Hôpital Communautaire de Référence (HCR) dessert 77246 habitants en 2022 et environ 150000 habitants au niveau de toute la commune.

 

L’hôpital Notre-Dame de la Nativité de Belladère, situé dans le département du Centre, à 2 heures de Port-au-Prince, à la frontière Haïti-Dominicaine, entreprend environ 150 accouchements par mois.

Parmi les actions recommandées par les responsables de santé locaux pour renforcer ces institutions - l’Hôpital Notre-Dame de la Nativité de Belladère, le Centre de Contrôle Sanitaire Frontalier de Ouanaminthe et le Centre Médico-Social d’Ouanaminthe - figurent la construction d’un nouvel hôpital à Belladère, le renforcement en équipement et matériel, le recrutement d’un Obstétricien et d’une infirmière-anesthésiste, le prolongement d’une année du contrat des Sages-femmes déployées, la donation de kits de naissance et de kits d’hygiène.

Ces centres de santé veulent améliorer leurs services aux femmes enceintes afin de réduire la morbi-mortalité maternelle et la morbi-mortalité infantile dans les zones frontalières.

Une délégation de l’UNFPA, conduite par son Représentant, Saidou Kabore, a effectué cette visite dans le centre et le nord-est d’Haïti, du 26 au 29 janvier 22, en vue d’explorer une réponse à la problématique qui dure depuis tantôt trois mois dans certaines régions frontalières du pays.

L’expulsion massive de compatriotes haïtiens par la République Dominicaine est une préoccupation pour le Gouvernement Haïtien. Suite à l’appel du Ministère de la Santé Publique et de la Population, l’UNFPA, dans le cadre de son mandat consistant à appuyer le Gouvernement haïtien dans la mise en place d’un accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive, a déjà effectué un renforcement institutionnel et organisationnel en ressources humaines qualifiées de la santé sexuelle et reproductive par le déploiement de 2 sages-femmes dans chacune des trois principales institutions sanitaires localisée dans des points officiels d’expulsion, un appui en matériels et intrants médicaux, dont des kits d’hygiène et des kits de naissance.  

Texte et photos : Vario Sérant