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PRENDRE EN COMPTE LES BESOINS SPÉCIFIQUES DES JEUNES FEMMES ET FILLES D’HAÏTI DANS LES SITUATIONS D´URGENCE

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PRENDRE EN COMPTE LES BESOINS SPÉCIFIQUES DES JEUNES FEMMES ET FILLES D’HAÏTI DANS LES SITUATIONS D´URGENCE

calendar_today 01 Janvier 2016

Plus d’une centaine de personnes - dont le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies, des représentants de différents Ministères et de la Direction de la Protection Civile, des représentants de plusieurs agences des Nations Unies, de la MINUSTAH et de la Société Civile - ont participé, le 10 juillet 2015, à Port-au-Prince, à la célébration de la Journée mondiale de la Population. Il s’agissait, selon la Représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population, Marielle Sander, de capitaliser sur les bienfaits d’une cohésion et d’une logique d’ensemble des différents acteurs dans le cadre de la préparation aux urgences.

Délaissée par son copain, après le passage de l´ouragan Sandy, comble d´une succession de revers - perte de sa famille et de sa maison entre autres - Stéphane prend refuge chez sa tante, dans un camp de déplacés, à Port-au-Prince. Elle est violée peu après par un ami de son cousin.

C´est le climax du théâtre forum présenté par le groupe ¨Rescapé¨, à l´occasion du cocktail de célébration de la Journée Mondiale de la Population, axée sur le thème ¨Les populations vulnérables dans les situations d´urgence¨.

Marie Moïse Louissaint, 22 ans, jeune ambassadrice de l´UNICEF, a vécu dans un camp, avec sa famille, pendant 6 mois, après le séisme de janvier 2010. Elle s’est sentie interpelée par cette séquence.

¨Il faut sortir de la logique de camp et établir de préférence des logements stables. Il faut aussi prendre des mesures pour identifier les agresseurs¨, s´exclame-t-elle. 

Mlle Louissaint s´exprimait dans un panel auquel prenaient part des acteurs clés de la réponse aux urgences. 

¨Nous voulons nous concentrer sur les jeunes femmes et filles, dont les besoins spécifiques sont souvent ignorés dans les situations d´urgence¨, déclare la Représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population.

Selon Marielle Sander, une des façons de ne pas être débordé, en période de crise, par le nombre de personnes qui demandent de l´aide, est de ¨planifier les besoins des plus vulnérables - les femmes, les filles et les personnes handicapées - avant qu´une crise arrive¨. 

Ces propos sont bien accueillis par Kathiana Michel, 20 ans, élève de terminale. Cette jeune danseuse, qui est également membre du club de théâtre de l’ONG FOSREF, se remémore sa situation, au lendemain du passage de l´ouragan Jeanne, aux Gonaïves, en 2004. 

¨Ma maison ayant été inondée, je suis restée pendant sept jours sur le toit d´un édifice à Raboteau, sans me baigner. Après quatre jours, j´ai eu une infection ¨. 

Pour Kathiana, le plus important, c´est la prévention. Il faut aussi, ajoute-t-elle, former les jeunes, de sorte qu´ils puissent se protéger dans les situations d´urgence et venir en aide à d´autres jeunes. ¨Il faut surtout tout faire pour préserver la dignité des femmes et des filles¨, martèle-t-elle.

Les femmes, enfants et jeunes représentent plus des trois quarts des plus de 50 millions de personnes qui ont été contraintes de quitter leurs habitations par un conflit ou une catastrophe dans la plupart des régions du monde. 

Le thème de cette année ¨Les populations vulnérables dans les situations d´urgence¨ est d’actualité pour Haïti, étant donné que le pays pourrait affronter - durant le deuxième semestre de 2015 - une situation humanitaire complexe rythmée par plusieurs aléas : catastrophe naturelle, risques de violences inhérentes à l’organisation des prochaines élections législatives et présidentielles, déportations imminentes d’haïtiens de la République Dominicaine. 

La journée mondiale de la population a offert l’occasion d’alerter sur ces aléas et de promouvoir des interventions appropriées en faveur des populations vulnérables.