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Quels changements en matière de réponse aux violences à l’encontre des femmes et des filles dans le Nord-Est d’Haïti ?

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Quels changements en matière de réponse aux violences à l’encontre des femmes et des filles dans le Nord-Est d’Haïti ?

calendar_today 28 Novembre 2023

Des adolesentes dans une "Espas Fanm" (Espace de femmes)
Des adolesentes dans une "Espas Fanm" (Espace de femmes)

Association Femmes Soleil d’Haïti (AFASDA) a pu atteindre 2818 filles de 10 à 14 ans et de 15 à 19 ans sur les 3000 programmées dans le projet Spotlight, pilier 3, dans les 8 communes du Nord-Est d’Haïti, grâce à l’appui de l’UNFPA. Ces 2818 filles font partie de “Espas Fanm” (Espace de femmes) qui se retrouve dans lesdites communes. La sensibilisation se poursuit pour arriver à toucher ces 3000 filles, indique le Conseil de direction d’AFASDA.

Sensibilisation

“Nous faisons un travail en amont pour sensibiliser les filles sur la santé sexuelle et les violences basées sur le genre”, précise le Responsable de Monitoring et Évaluation. “Les filles formées continuent à propager la formation à travers des écoles et des églises notamment”, souligne Mathieu Jules. La stratégie: est que davantage de filles soient touchées et qu’elles puissent transmettre ce qu’elles ont appris.

Prise en charge

AFASDA a un volet de prise en charge qui se fait dans les “Espaces sûrs”. La survivante de violence va trouver des professionnels pour répondre à ses besoins. Depuis le lancement du projet, AFASDA apporte une assistance psychologique et sociale à environ 1600 femmes survivantes de violences.

Des mentores formées

“Spotlight est un projet pour dire non à la violence et donner des services aux femmes et aux filles victimes de violence”, déclare la Directrice exécutive. “Il y a des mentores formées qui sont au nombre de 41 jeunes femmes”, relève Elvire Eugène. Ces mentores connaissent leur corps ainsi que les questions de violence.

Les progrès

À Caracol, les filles sont parfois enceintes dès l’âge de 12 ans. Elles ont un espace pour en parler. Les changements positifs obtenus, selon AFASDA : “Moins d’adolescentes enceintes avant l’âge requis. Elles en parlent dans les espaces sûrs. Des psychologues sont disponibles. Il y a des aidants. Il y a “Espas Fanm”, un club où les filles peuvent dire tout ce qu'elles veulent. C’est un espace pour témoigner et faire de la prévention. Les filles sont émancipées. Elles connaissent leur corps”.

Des mentorées et mentores s’expriment

Nous avons suivi des séances dans des espaces sûrs. Des mentorées de Fort Liberté se sont ainsi exprimé :

“Dans les réunions, nous apprenons à nous connaître. Nous apprenons comment nous respecter les unes les autres, comment parler aux parents et quelles sont les précautions à prendre de façon quotidienne”.

“Nous mettons les filles en confiance”, indique une mentore de Trou du Nord. “Elles forment un cercle d’amies. Elles apprennent la solidarité et la compréhension de leur corps”.

Une implication active

La communauté s’implique activement dans le projet Spotlight dans le Nord-Est. AFASDA organise des rencontres communautaires quand l’association va installer un espace sûr et un “Espas Fanm”. Ces rencontres permettent de prendre les doléances de la communauté. C’est la communauté qui propose des espaces. Dans les espaces filles, les parents savent où se trouvent les filles, connaissent leurs contacts et le type d’activité qu’elles entreprennent.

Dans le cadre du nouveau cycle de programme pays 2023-2027, l'UNFPA en Haïti s'est engagé à promouvoir le bien-être des adolescent-e-s et des jeunes. Dans cette perspective, l'UNFPA a signé des accords de coopération avec le récipiendaire principal du Consortium Genre-URamel, auquel AFASDA participe en tant que sous- récipiendaire, ainsi qu'avec la DSNE/MSPP, des partenaires d'exécution opérant dans le département du Nord-Est.

Cette collaboration vise à soutenir et documenter les meilleures pratiques mises en place par ces partenaires locaux grâce au soutien généreux de l’Union Européenne à travers l’initiative Spotlight en Haïti. La mise en oeuvre du projet, pilier 3, est assurée par l’UNFPA en Haïti.

Texte : Vario Sérant
Photos : Wilguens Bery