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Un examen d’État, en plus du travail de sortie, pour valider leur diplôme national de sage-femme

Un examen d’État, en plus du travail de sortie, pour valider leur diplôme national de sage-femme

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Un examen d’État, en plus du travail de sortie, pour valider leur diplôme national de sage-femme

calendar_today 17 Décembre 2021

Le Ministre de la Santé Publique lors de l’installation de la Commission de Gouvernance de la Faculté de Sage-femme, le 17 décembre 2021

« Tous les étudiants finissants de l’institut National Supérieur de Formation des Sages-femmes (INSFSF), devenu une faculté d’État à 3 pôles, se soumettront à un examen d’État basé sur le référentiel des compétences du Ministère, en plus du travail de sortie, afin de valider leur diplôme national », a annoncé le Ministre de la Santé Publique et de la Population, le 17 décembre 2021.

Tâche délicate à relever

Alex Larsen a rappelé la tâche délicate de cette faculté, qui va évoluer sous l’ombrelle du Rectorat de l’Université d’État d’Haïti, consistant à « former des jeunes qui auront principalement à contribuer à relever 2 grands défis : celui de la mortalité maternelle, qui est élevée et stagne en dépit des efforts qui sont réalisés dans le secteur santé; puis, celui de la mortalité néonatale qui contribue pour une très grande part à la mortalité infantile ».

Le programme déjà approuvé

Le recteur de l’Université d’État d’Haïti a fait savoir que le Conseil académique de l’Université a déjà approuvé ce programme de formation de sage-femme. Le campus Henri Christophe à Limonade a déjà recruté la première cohorte de cette faculté de sage-femme dans le nord, a ajouté Fritz Deshommes. Les cours ont déjà commencé.

Engagement et mission renouvelés

La Doyenne de la faculté de sage-femme a pris l’engagement d’organiser, d’administrer cette institution à 3 pôles (Ouest, Nord et Sud) avec sérieux et intégrité.

Nadège Daudier a rappelé que « la Faculté de sage-femme d’Haïti a pour mission la production, le transfert et la diffusion des connaissances, en assurant la formation initiale et continue tout au long de la vie des professionnels hautement qualifiés, pour assumer des soins de nature sociale et médicale liés à la santé sexuelle et reproductive, à la prise en charge de la grossesse, de l’accouchement, du suivi post-natal de la mère et du nouveau-né, de même qu’en favorisant le développement de la recherche, de services à la collectivité et l’implication sociale des membres et des étudiants dans différentes causes permettant l’amélioration des conditions de santé de la population haïtienne ». 

Les sages-femmes et l’atteinte des 3 résultats transformateurs

« Des sages-femmes compétentes et bien réparties contribueront efficacement à l’atteinte des trois résultats transformateurs auxquels Haïti a souscrit dans le cadre de l’Agenda du Développement Durable à l’horizon 2030, à savoir Zéro décès maternel évitable, Zéro besoin non satisfait, Zéro violence basée sur le genre et pratique néfaste », a mentionné le Représentant de l’UNFPA en Haïti.

Les causes, les 4 trop et les 3 retards

Saidou Kabore a souligné les principales causes des décès maternels ainsi que des retards et des trop.

« Les décès maternels sont liés aux complications obstétricales de la grossesse, aux Hémorragies, aux infections, aux hypertensions, au travail dystocique ainsi qu'à certaines interventions, omissions, traitements incorrects ou un enchaînement d'évènements résultant de l'un des facteurs ci-dessus », a-t-il rappelé. « Ils sont également induits par les maladies préexistantes ou les affections apparues pendant la grossesse, mais sans causes obstétricales directes ».

Les 4 trop indiqués par Kabore : Grossesses trop nombreuses (plus de 6 enfants), grossesses trop rapprochées (moins de 2 ans), grossesses survenues trop tard (plus de 35 ans), grossesses survenues trop tôt (moins de 20 ans). Les 3 retards : Retard sur la décision de consulter le service de santé, retard pris pour arriver à l'établissement de santé, retard pris dans la prise en charge des urgences obstétricales.

« Pour adresser tous ces défis, le rôle de la Sage-femme est fondamental aux cotés des femmes et de leurs communautés respectives », a estimé Kabore.

Le Représentant de l’UNFPA a exprimé ses remerciements et sa profonde gratitude au gouvernement du Canada pour son soutien continu à la lutte contre les inégalités de genre, la promotion du droit des femmes à la santé, condition incontournable pour un développement durable du pays.

Le Canada et le renforcement de la profession de sage-femme

Le Canada continuera d’appuyer le renforcement de la profession de sage-femme en Haïti, a indiqué le chef d’aide adjoint de l’Ambassade. Alou Dicko a rappelé quelques éléments du contexte sanitaire : « 1 sage-femme pour 5000 habitants, 329 décès pour 100000 naissances vivantes, 2/3 des accouchements se font sans encadrement médical approprié ».

Le projet SAJ Fanm Pou Fanm, lancé en 2019, est subventionné par Affaires Mondiales Canada (AMC) et mis en œuvre par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), en collaboration avec l'Association des Infirmières Sages-Femmes d'Haïti (AISFH). Ses principaux partenaires sont l’Association Canadienne de Sages-Femmes (ACSF), l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP).

Le projet Saj Fanm pou Fanm vise à contribuer à réduire la mortalité maternelle et néonatale par l’amélioration de l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles, notamment dans 4 départements du pays (la Grand’Anse, le Sud-Est, les Nippes et le Nord-Ouest), en mettant l’accent sur la réduction des inégalités de genre et le renforcement de capacités des femmes et filles pour qu’elles puissent faire des choix respectant leurs droits sexuels et reproductifs.

 

Texte : Vario Sérant

Photos : Jhunie Ganème et Vario Sérant