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Port-au-Prince, 15 mai 2022 --- Le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) a commémoré, avec le soutien de l'ONU, la journée Internationale des femmes, le 8 mars 2022, à Port-au-Prince.

Le thème de cette journée : “L'égalité des sexes aujourd'hui pour un avenir durable”.

Plusieurs interventions ont mis l’emphase sur le rôle de premier plan que jouent les femmes et les filles dans la construction d'un monde plus égalitaire et durable, en particulier en termes d'adaptation, d'atténuation et de réponse au changement climatique.

Beaucoup à faire

Le Premier ministre a félicité les femmes pour leur leadership, en particulier les plus vulnérables.


Le Premier Ministre Ariel Henry / Crédit: MCFDF

Beaucoup reste à faire, selon Ariel Henry, pour l’émancipation des femmes et leur accès aux droits sociaux. Le gouvernement s’engage à mener ce combat qui s’inscrit dans la durée et qui s’intéresse à la jouissance par tout un chacun des droits et de la dignité humaine.

Engagement réaffirmé

La Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes a réaffirmé l’engagement de son Ministère à aider les femmes à comprendre leur rôle dans la construction de la société, où leur participation en tant qu'actrices du développement économique est aussi importante que celle des hommes.

Sofia Loréus a souligné la nécessité de prendre certaines mesures d'accompagnement afin d'éviter toute forme d'instrumentalisation du principe des quotas et faciliter la poursuite de la promotion des femmes dans l'espace décisionnel.  

Les réponses durables à adresser

 

Les réponses durables d’adaptation et d’atténuation aux crises climatiques et environnementales ne peuvent être adressées en dehors des stratégies visant à corriger les disparités et inégalités de genre, selon le Coordonnateur résident des Nations Unies en Haïti.

 

“Pour les Nations Unies en Haiti, ces stratégies consistent à s’attaquer aux causes premières des inégalités et de la discrimination fondées entre autres sur le genre, en promouvant la participation active et réelle des femmes et des hommes et, plus particulièrement, en estompant les inégalités entre les sexes à travers l’autonomisation des femmes et des filles”, a estimé Fernando Hiraldo.

 

Deux approches complémentaires de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes sont adoptées par l'Équipe Pays des Nations unies en Haïti. Elles concernent la mise en avant de la perspective transversale du genre au niveau du Programme 2030 avec ses 17 ODD, à travers ses dimensions économique, sociale et environnementale, et l’objectif indépendant de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles (ODD 5).

 

 

Le Coordonnateur résident a indiqué que nous devons agir ensemble pour promouvoir l’égalite des sexes aujourd’hui en Haiti et assurer un avenir durable pour les nouvelles générations.

 

La condition numéro 1

Une volonté politique des pouvoirs publics est la condition numéro 1 pour l’adoption des textes comme le quota de 30 % de participation des femmes et la prise des mesures nécessaires telles que la hausse du budget alloué au Ministère ayant les droits des femmes dans ses attributions, a déclaré Fernando Hiraldo.

Il est important de s’attaquer aux causes profondes des inégalités de genre et de promouvoir l’autonomisation des femmes, a fait savoir le chef de coopération de l’Ambassade du Canada.

Le Canada appuie fermement l’agenda 2030 et les 17 objectifs de développement durable (ODD), a précisé Alexandre Coté.

Un avenir durable ?

Peut-on envisager un avenir durable en Haïti en lien avec l’égalité des sexes quand les femmes sont absentes aux décisions, quand le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes n’a qu’un budget d’au moins 1% et quand les questions liées à l’éradication des violences basées sur le genre et l’autonomisation économiquedes femmes sont reléguées au second plan?

Des interrogations soulevées par la Représentante d’ONU Femmes en Haïti, Marie Goretti Nduwayo.

En termes d’avancés en matière de participation des femmes, Nduwayo a souligné le : décret électoral de 2015 avec comme résultat le quota de 30% des femmes.

Le contexte pour les femmes

Les femmes sont victimes de l’insécurité et des catastrophes. 8% de femmes seulement ont participé aux législatives de 2016. 3 femmes députés et 1 femme sénateur étaient présents au dernier Parlement haïtien. 55% de femmes militant dans le secteur informel n’ont pas accès à la sécurité sociale. Elles n’ont pas de maison et d’accès au crédit. En 2020, 77% des survivantes étaient des mineurs. 11% des adolescents ont au moins un enfant, ce qui influe sur leur éducation.

Des femmes honorées

Lors de cette commémoration, le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes a honoré plusieurs femmes et institutions pour leur effort en faveur du développement et de l’avancement des droits des femmes en Haïti.

Origine de la Journée internationale des femmes

La Charte des Nations Unies, adoptée en 1945, a été le premier instrument international à affirmer le principe de l'égalité entre les femmes et les hommes. Officialisée en 1977 par les Nations Unies, et dans la foulée de l’Année internationale de la femme (1975) proclamée par l’Assemblée générale de l’ONU, la Journée internationale des femmes est toutefois apparue dans le contexte des mouvements sociaux au tournant du XXe siècle en Amérique du Nord et en Europe.

Texte : Vario Sérant et Jhunie Laura Ganème

Photos : Dorothy Francois