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Port-au-Prince, 5 mai 2020 --- L’Association des Infirmières Sages-Femmes d’Haïti (AISFH) organise, avec le support de l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la Population, une enquête en ligne financée par les Affaires Mondiales Canada (AMC), auprès de l’ensemble de ses membres répartis dans tout le pays. Cette enquête qualitative s’étale sur 2 semaines. Elle vise à se renseigner sur l’environnement de travail des sages-femmes dans cette période de crise sanitaire provoquée par le coronavirus, de sorte à voir comment appuyer le Ministère de la Santé Publique et de la Population pour la poursuite des soins de santé maternelle et de santé reproductive.

L’enquête adresse des questions relatives notamment au respect des règles de protection dans les institutions où travaillent les sages-femmes. Elle cherche aussi à s’assurer de la santé mentale des sages-femmes, à savoir si elles sont informées et formées sur le Covid-19, si elles se protègent tout en protégeant les usagers des institutions sanitaires, si elles sont impliquées dans les discussions sur le réaménagement et la continuité des services.

Cette enquête en ligne fait suite à une série de séances de formation sur les mesures de prévention du COVID-19 organisées par l’AISFH, en avril 2020, à l’intention d’une quarantaine de sages-femmes provenant de diverses institutions du département de l’Ouest et d’une dizaine de coordonnatrices des comités départementaux de l’association. Cette formation a permis d’élargir les connaissances des coordonnatrices des comités départementaux de l’association sur la transmission de la maladie, la façon de la prévenir et de vivre avec elle dans le cas où on la contracte sur le milieu du travail. L’enquête permet une prise de contact avec les sages-femmes sur tout le territoire national, en particulier celles qui n’étaient pas présentes à la formation.

Anticiper pour prévenir une comorbidité indirecte du Covid-19

A la lumière d’expériences malencontreuses de certains pays où la crise du Covid-19 a eu à impacter la santé maternelle et la santé reproductive en provoquant une surmortalité indirecte du Coronavirus, l’AISFH, l’UNFPA et les Affaires Mondiales Canada (AMC) ont voulu, à travers cette enquête, anticiper pour connaître les lacunes liées à la mise en oeuvre du protocole Covid-19 dans les institutions de santé afin de faire les ajustements nécessaires en vue de la continuité des services. Car même en période de pandémie, des femmes continuent de tomber enceintes, ont besoin d'accoucher avec l’assistance d’un personnel qualifié pour ne pas mourir en donnant la vie, les besoins en contraceptifs doivent être couverts pour éviter des grossesses non désirées, les survivantes de violence sexiste ont besoin d’être prises en charge. 

L’UNFPA travaille avec le Gouvernement Haïtien notamment et la société civile pour s'assurer de la continuité des services de santé reproductive et de santé maternelle durant cette pandémie à travers une campagne d’information publique et l’engagement communautaire en mobilisant les apports des sages-femmes, des agents communautaires et des professionnels de santé en général).

En effet, le MSPP organise, avec le support technique de l’UNFPA et l’appui financier de “Affaires Mondiales Canada”, une formation sur la continuité des services dans le contexte COVID-19 à l’intention des sages-femmes et responsables de santé reproductive au niveau des départements, les 7 et 8 mai 2020, à Port-au-Prince. Les sages-femmes auront à répliquer cette formation dans les institutions où elles travaillent au niveau des départements en coordination avec les directions.

Alo Saj Fanm

Parallèlement, l’UNFPA va mettre en place, en accord avec le MSPP, une série de capsules audiovisuelles sous format d’infos-services permettant de répondre à des questions multiples que les femmes enceintes et les communautés se posent en période d’épidémie. Elles seront bientôt communiquées aux radios communautaires et à travers les Sound Trucks et BoomBox pour atteindre les zones les plus reculées du pays. Le développement de ces capsules se fait en prélude au lancement en juin prochain d’un centre d’appel avec comme opératrices des sages-femmes qui répondront aux questions des communautés sur la santé de la reproduction, incluant la santé maternelle. Ces sages-femmes serviront d’intermédiaires entre les institutions sanitaires et les communautés, et orienteront les familles pour les références en cas de complications.

Des équipements de protection pour les prestataires

Dans la même veine, le MSPP, avec l’appui de plusieurs partenaires dont l’UNFPA, procèdera, dès la semaine du 11 mai, à la distribution de kits d’équipements de protection individuelle (EPI) aux prestataires des institutions sanitaires, notamment des sages-femmes, pour garantir la continuité des services de santé maternelle. Cette distribution débutera au niveau d’une cinquantaine d’institutions dans 5 départements. Ces kits comprennent des masques, des gants, des solutions de “hand sanitizer”, des sur-blouses, des lunettes de protection et des bonnets.

En outre, l’UNFPA, en tant que “co-lead” avec l’OMS du pilier “contrôle et prévention des infections”, a approvisionné, de concert avec d’autres agences des Nations Unies, 95 institutions sanitaires de différents départements du pays en sauts de lavage des mains, de sorte à rassurer prestataires et usagers et permettre par ainsi la continuité des services essentiels.

                                                                                                                       Texte: Vario Sérant